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Soudan du Sud : l'envoyé de l'ONU réclame un front commun international en faveur du processus de paix

Le Représentant spécial et chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS), David Shearer (à droite), lors de sa première visite de terrain dans la ville de Malakal.
MINUSS/Isaac Billy
Le Représentant spécial et chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS), David Shearer (à droite), lors de sa première visite de terrain dans la ville de Malakal.

Soudan du Sud : l'envoyé de l'ONU réclame un front commun international en faveur du processus de paix

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, David Shearer, a souligné mardi devant le Conseil de sécurité la nécessité d'un « front commun » et « d'efforts unifiés » de la communauté internationale en faveur du processus de paix dans le pays, lequel est aujourd'hui au point mort.

Un point de vue partagé par les États membres, les États-Unis n'hésitant pas à parler de « dernière chance » de sauver ce processus.

« Nous sommes tous conscients que le Soudan du Sud risque de demeurer une source d'instabilité régionale et un puits sans fond pour les ressources internationales », a affirmé M. Shearer, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud.

Près de 7,6 millions de Sud-Soudanais ont besoin d'une aide humanitaire, tandis que le nombre de personnes déplacées a atteint les quatre millions lors des premiers six mois de cette année, a-t-il noté. Le Représentant spécial a également mis en garde contre une possible insurrection civile en raison de la crise économique.

M. Shearer a évoqué la mise en œuvre de l'Accord de paix de 2015, dans un contexte marqué par les gains militaires du Gouvernement sur une opposition profondément divisée. « Les parties ont montré peu d'intérêt à s'engager dans de sérieuses négociations, malgré les différentes initiatives visant à trouver une solution politique », a-t-il dit.

Il a convenu que l'espace pour un compromis s'agissant de la mise en œuvre de l'Accord de paix était « étroit » et que le processus de paix devait urgemment gagner en substance.

Notant qu'il ne restait plus que quelques mois avant la fin de la période transitoire visée par l'Accord de paix, le Représentant spécial a souligné la nécessité d'un « élan extérieur », afin d'ouvrir la voie à la tenue d'élections crédibles. « Nous, collectivement, devons délivrer un message clair et unifié aux parties sur la marche à suivre », a–t-il dit.

Il a également précisé que les acteurs régionaux, tels que l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), avaient un rôle crucial à jouer pour l'obtention d'une solution pacifique.

Le Président de la Commission mixte de suivi et d'évaluation de l'Accord de paix, Festus Mogae, a rappelé qu'un rapport complet sur la mise en œuvre de cet accord devrait être présenté à l'IGAD dans le cadre d'un forum de revitalisation du processus de paix, dont les préparatifs sont en cours.

« Ce qui est irréfutable, c'est que le cessez-le-feu permanent est toujours l'objet de violations commises en toute impunité par les parties au conflit », a constaté le Président.