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Investir dans la santé des enfants les pauvres est plus rentable, selon l'UNICEF

Une fille de deux ans, dans les bras de sa mère, reçoit un médicament pour traiter le paludisme dans une clinique communautaire du district rural de Kasungu, au Malawi.
UNICEF / Hubbard
Une fille de deux ans, dans les bras de sa mère, reçoit un médicament pour traiter le paludisme dans une clinique communautaire du district rural de Kasungu, au Malawi.

Investir dans la santé des enfants les pauvres est plus rentable, selon l'UNICEF

Une nouvelle étude du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) montre que les investissements en faveur de la santé et de la survie des enfants les plus démunis s'avèrent plus rentables.

Intitulée 'Réduire les écarts', l'étude du Fonds indique que le nombre de vies sauvées par million de dollars investi auprès des plus pauvres est près de deux fois supérieur au nombre de vies sauvées par des investissements équivalents ciblant des groupes de population moins défavorisés.

« La preuve est convaincante: investir dans les enfants les plus pauvres n'est pas seulement juste en principe, il est également juste dans la pratique – permettant de sauver plus de vies pour chaque dollar dépensé », a déclaré mercredi le Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake, dans un communiqué de presse.

L'étude vient confirmer une hypothèse faite par l'UNICEF en 2010: malgré leur coût initial plus élevé, les dépenses supplémentaires effectuées en faveur des enfants les plus pauvres seraient compensées par de meilleurs résultats.

« Ce sont des nouvelles importantes pour les gouvernements qui œuvrent à mettre fin à tous les décès d'enfants », a déclaré M. Lake, soulignant qu'une approche axée sur la réduction des inégalités en matière de survie des enfants peut également aider à rompre le cycle intergénérationnel de la pauvreté. Lorsque des enfants sont en bonne santé, ils sont plus aptes à apprendre à l'école et à mieux gagner leur vie une fois adultes.

AUDIO: Geneviève Begkoyian, conseillère sur la santé à l’UNICEF. Crédit: UNICEF

L'étude qui couvre une période allant de 2003 à 2016 a analysé de nouvelles données en provenance de 51 pays où environ 80% de tous les décès de nouveau-nés et des moins de cinq ans se produisent. Elle a évalué l'accès à six interventions de santé maternelle, néonatale et infantile à fort impact: l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide, l'initiation précoce de l'allaitement maternel, les soins prénatals, la vaccination complète, la présence d'un accoucheur qualifié pendant l'accouchement et la recherche de soins pour les enfants souffrant de diarrhée, de fièvre ou de pneumonie.

Les résultats de l'étude montre que l'accès des populations les plus démunies aux interventions à fort impact sur la santé et la nutrition s'est amélioré rapidement au cours des dernières années, permettant ainsi la réalisation de nettes avancées en matière d'équité.

Ainsi, pendant la période étudiée, la baisse absolue des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans associés à l'amélioration du taux de couverture des interventions a été trois fois plus rapide au sein des groupes pauvres que parmi les groupes non pauvres. En outre, les interventions dans les groupes pauvres ont été 1,8 fois plus rentables en termes de vies sauvées.

Du fait d'un taux de natalité plus élevé parmi les populations pauvres, la diminution du taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans s'est traduite par un nombre de vies sauvées 4,2 fois supérieur par million de personnes. En effet, sur la dernière année de l'étude, près de 85 % du 1,1 million de vies sauvées dans les 51 pays étudiés appartenaient à des groupes de population pauvres. Entre 1990 et 2015, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a ainsi diminué de moitié en Afghanistan et de 74% au Bangladesh et au Malawi.