Un rapport de l'ONU accuse l'Erythrée de graves atteintes aux droits de l'homme

La Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme en Érythrée, Sheila B. Keetharuth, a souligné que les Erythréens continuent d'être victimes d'arrestations arbitraires, de détention au secret, de disparitions forcées et d'un service militaire qui constitue un asservissement.
« Je regrette de signaler que jusqu'à maintenant le gouvernement n'a fait aucun effort pour mettre fin aux violations persistantes des droits de l'homme, qualifiées de crimes contre l'humanité par la Commission d'enquête sur les droits de l'homme en Érythrée”, a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse.
« L'Érythrée aurait dû prendre depuis longtemps des mesures audacieuses pour la protection des droits de l'homme et le gouvernement n'a pas respecté ses promesses », a souligné l'experte.
La Rapporteuse spéciale a souligné que bien que l'Érythrée ait augmenté ses échanges avec certaines organisations des droits de l'homme, rien n'a considérablement changé sur le terrain. Dans son rapport, elle a suggéré une liste de domaines pour aider le Conseil des droits de l'homme à élaborer des critères pour évaluer les changements.
Selon elle, des objectifs précis aideraient les États membres à évaluer les progrès de l'Érythrée. « J'espère qu'à partir de l'année prochaine nous pourrons célébrer les premières étapes d'améliorations tangibles qui apporteront un changement dans la vie des gens en Erythrée », a-t-elle déclaré.
L'Érythrée n'a toujours pas de Constitution et manque d'institutions qui servent de base à une société fondée sur l'état de droit, a souligné la Rapporteuse spéciale. Le pays ne dispose pas d'un pouvoir judiciaire indépendant, d'un parlement ou d'une assemblée démocratiquement élue, de partis d'opposition, de médias indépendants ou d'organisations de la société civile, autres que des organisations affiliées au gouvernement.
La Rapporteuse spéciale a également noté que le gouvernement n'avait manifesté aucune volonté de lutter contre l'impunité, malgré les appels de la Commission d'enquête.
« Le gouvernement refuse d'ouvrir ses portes pour que les experts internationaux entreprennent un examen complet de la situation des droits de l'homme », a-t-elle ajouté. « La surveillance à distance est le seul moyen de faire la lumière sur un pays qui continue de se protéger contre tout examen ».