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L'ONU dévoile une nouvelle stratégie pour mettre fin au fléau de l'exploitation et des atteintes sexuelles

De gauche à droite : Nancee Bright (Bureau du Représentant spécial sur la violence sexuelle dans les conflits), Lisa Buttenheim (Département de l'appui aux missions), Maria Luiza Viotti, Cheffe de Cabinet du Secrétaire général, et Christian Saunders (Dépa
De gauche à droite : Nancee Bright (Bureau du Représentant spécial sur la violence sexuelle dans les conflits), Lisa Buttenheim (Département de l'appui aux missions), Maria Luiza Viotti, Cheffe de Cabinet du Secrétaire général, et Christian Saunders (Département de la gestion), lors d'un point de presse. Photo ONU/Rick Bajornas

L'ONU dévoile une nouvelle stratégie pour mettre fin au fléau de l'exploitation et des atteintes sexuelles

Affirmant que les Nations Unies ne devraient en aucun cas être associées à des actes criminels tels que les viols, la violence sexuelle, l'exploitation et les atteintes sexuelles, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a présenté jeudi une nouvelle stratégie pour prévenir et répondre aux abus commis par des personnes servant sous le drapeau de l'ONU.

« De tels actes de barbarie ne devraient jamais se produire. Ils ne devraient surtout jamais pouvoir être associés à des individus qui servent sous le drapeau de l'ONU, en quelque qualité que ce soit », a déclaré M. Guterres dans un message annonçant son nouveau rapport sur la question.

« Affirmons-le d'une seule voix : nous ne tolérerons pas que quiconque commette ou cautionne des actes d'exploitation ou des atteintes sexuelles. Nous ne laisserons personne recouvrir ces crimes du drapeau bleu de l'ONU. Chacune des victimes mérite que justice soit faite. Chacune des victimes mérite notre soutien sans faille. Ensemble, tenons cette promesse », a-t-il ajouté.

Le rapport du Secrétaire général, 'Dispositions spéciales visant à prévenir l'exploitation et les atteintes sexuelles : une nouvelle stratégie', définit une approche axée sur les victimes, fondée sur la transparence, la responsabilité et la justice.

Notant que l'exploitation est profondément enracinée dans les inégalités et la discrimination entre les sexes, M. Guterres a déclaré que la promotion de l'égalité entre les sexes dans l'ensemble du système des Nations Unies, y compris ses missions et ses forces de maintien de la paix, contribuerait à faire progresser la parité et, en même temps, à diminuer les abus.

« Engageons-nous dans ce combat pour toutes celles et ceux qui comptent sur l'ONU pour leur apporter l'aide et la protection indispensables à leur survie, mais aussi pour les dizaines de milliers de membres du personnel de l'ONU qui, partout dans le monde, viennent en aide aux populations avec courage et portent haut les idéaux les plus nobles de l'Organisation », a-t-il souligné.

VIDEO: La réponse de l'ONU à l'exploitation et aux atteintes sexuelles.

Une approche en quatre volets

Comprenant quatre volets, l'approche détaillée dans le rapport met l'accent sur les droits et la dignité des victimes ; la fin de l'impunité pour les coupables de crimes et d'agressions ; l'expérience et l'avis des victimes, de la société civile, des populations locales et d'autres acteurs concernés pour renforcer et améliorer les efforts de l'ONU; la sensibilisation et le partage des meilleures pratiques pour mettre fin à ce fléau.

Le rapport souligne également la nécessité de développer des contacts avec les États membres de l'ONU et appelle à une réunion de haut niveau sur l'exploitation et les atteintes sexuelles en 2017 en marge du débat général de la 72e session de l'Assemblée générale.

Le rapport note en outre que le chef de l'ONU s'efforcera d'obtenir un soutien des États membres pour établir un dépôt confidentiel d'informations sur les cas d'abus, consolidé à l'échelle du système et placé sous la supervision du Coordonnateur spécial pour l'amélioration de la réponse des Nations Unies à l'exploitation et aux atteintes sexuelles.

Il comprend également une liste détaillée des actions et des recommandations, de l'entité compétente des Nations Unies chargée de la consultation avec les parties prenantes concernées, et des données sur les allégations d'exploitation et d'atteintes sexuelles à travers le système des Nations Unies et par des forces d'organisations internationales non-ONU mandatées par le Conseil de sécurité, couvrant la période du 1er janvier au 31 décembre 2016.

Un partenariat est essentiel pour éradiquer ce fléau

S'exprimant lors d'une conférence de presse après la présentation de cette stratégie, la Cheffe de cabinet du Secrétaire général, Maria Luiza Ribeiro Viotti, a souligné que la riposte à l'exploitation et aux atteintes sexuelles est d'une importance capitale pour le chef de l'ONU. En plus des mesures prises par l'Organisation, M. Guterres met fortement l'accent sur les partenariats.

L'exploitation et les atteintes sexuelles « ne sont pas un problème unique à l'ONU, mais il est triste de constater que l'ONU y est associée», a-t-elle ajouté. »Nous devons reconnaître que ce n'est pas un problème que nous pouvons traiter seuls. Nous avons besoin d'une approche coopérative et d'un partenariat avec nos États membres ».

Réitérant la stratégie axée sur les victimes, elle a souligné que la réponse serait basée sur un cadre de responsabilisation et de transparence et qu'elle comprendra des efforts tant en termes de prévention que de réponse efficace.

« Nous allons donc voir beaucoup de mesures supplémentaires qui exigeront non seulement des efforts de la part de l'ONU, mais aussi de la coopération avec les États membres ». Une de ces mesures est un « Cercle de leadership » proposé par le chef de l'ONU, a déclaré Mme Ribeiro Viotti.