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Le conflit en Syrie entre dans sa 7e année : le HCR dénonce un échec collectif

Un garçon au milieu des ruines d'une maison détruite à Qara, en Syrie. Photo HCR/Qusai Alazroni
Un garçon au milieu des ruines d'une maison détruite à Qara, en Syrie. Photo HCR/Qusai Alazroni

Le conflit en Syrie entre dans sa 7e année : le HCR dénonce un échec collectif

Alors que le conflit en Syrie entre dans sa septième année, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dénoncé un échec collectif et a exhorté jeudi la communauté internationale à intensifier son soutien afin de soulager les souffrances de millions de civils.

« Si des mesures radicales ne sont pas engagées pour consolider la paix et la sécurité en Syrie, la situation se dégradera encore davantage », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans un communiqué de presse.

En Syrie, 13,5 millions de personnes sont dépendantes de l'aide humanitaire ; on dénombre 6,3 millions de déplacés internes ; des centaines de milliers de personnes ont entrepris de périlleuses traversées en quête d'un refuge ; et 4,9 millions de Syriens, majoritairement des femmes et des enfants, sont réfugiés dans des États voisins où les pays hôtes ploient sous l'énorme charge des conséquences sociales, économiques et politiques.

« Au bout du compte, le conflit syrien n'est pas une affaire de chiffres, c'est bien d'êtres humains qu'il s'agit », a estimé M. Grandi. « Des familles ont été déchirées, des civils innocents tués, des maisons détruites, des entreprises et des moyens de subsistance réduits à néant. C'est un échec collectif ».

Il a ajouté que le HCR continuerait d'offrir aide et protection aux victimes, en Syrie et dans la région. Aux côtés de ses partenaires, il a fourni une aide vitale à des millions de personnes.

Selon l'agence onusienne, alors que les vulnérabilités augmentent, les financements sont hélas en retard sur les besoins. La conférence qui se tiendra à Bruxelles début avril contribuera à évaluer l'avenir du pays, y compris les financements humanitaires nécessaires. Les Nations Unies demandent cette année une somme de huit milliards de dollars pour répondre aux besoins des Syriens dans leur propre pays comme en exil.

Cet appel fait suite à d'importants engagements pris à la Conférence de Londres en 2016, notamment en faveur de l'éducation et des moyens d'existence, et il est essentiel que ces efforts soient maintenus.

« Nous exhortons les donateurs à maintenir un financement suffisant et flexible pour nous permettre de répondre à des besoins énormes », a indiqué Filippo Grandi. « L'argent ne mettra pas fin à la souffrance, mais c'est un moyen d'action face à l'exacerbation de la pauvreté et de la misère. Les ressources dont nous disposons aujourd'hui sont simplement insuffisantes pour relever tous ces défis ».

Le HCR a souhaité que les récentes initiatives de paix jettent les bases d'un règlement durable de la situation. « À eux seuls, les pourparlers de paix ne suffiront pas à instaurer sur le terrain les conditions nécessaires au retour des réfugiés », a précisé Filippo Grandi. « Mais une fois que seront établis les fondamentaux d'une paix et d'une sécurité durables, nous devrons anticiper le vaste effort de reconstruction à engager sur toute une génération. Dans l'intervalle, il est essentiel que la planche de salut offerte par l'aide humanitaire soit maintenue et que l'accès à cette assistance soit élargi pour apporter un soutien vital à tous ceux qui sont dans le besoin ».

La prochaine série de pourparlers inter-syriens organisés par l'ONU devrait se réunir le 23 mars pour discuter de questions liées à la gouvernance, à la Constitution, aux élections et à la lutte contre le terrorisme, a indiqué de son côté l'Envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

« Mon intention actuelle est de ramener les invités à Genève pour une cinquième série de discussions en visant la date du 23 mars », a dit M. de Mistura lors d'un point de presse mercredi au siège de l'ONU à New York après avoir informé le Conseil de sécurité des résultats de la quatrième série de discussions, qui s'est déroulée dans la ville suisse du 23 février au 3 mars.

Selon lui, cette quatrième série de pourparlers « a abouti à beaucoup plus qu'imaginé par de nombreuses personnes».