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Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme lance un appel de fonds de 253 millions de dollars

Des fonctionnaires du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme discutent avec un membre de la communauté autochtone Chepang au Népal (archive)
HCDH /Robert Few
Des fonctionnaires du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme discutent avec un membre de la communauté autochtone Chepang au Népal (archive)

Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme lance un appel de fonds de 253 millions de dollars

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a lancé mercredi un appel de fonds de 253 millions de dollars pour 2017, exhortant les États et les bailleurs de fonds privés à soutenir sa capacité à travailler et défendre les droits de l'homme pour tous, en tout point du globe.

« Notre monde est entré dans une période de profonde incertitude. Dans de nombreux pays, les règles établies sont mises à mal – la xénophobie et les appels à la discrimination raciale et religieuse sont aujourd'hui monnaie courante et semblent même chaque jour gagner un peu plus de terrain et s'enraciner davantage », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué de presse.

« Devant l'incapacité collective à prévenir, atténuer et résoudre les conflits et les guerres par procuration, les groupes extrémistes trouvent matière à agir et l'humanité est plongée dans une souffrance massive et choquante, comme en témoignent les millions de personnes contraintes à quitter leur foyer et à laisser derrière elles tout ce qui faisait leur vie », a-t-il ajouté.

Selon lui, « la situation est grave et préoccupante – mais rien n'est encore perdu ». « C'est un cri d'espoir que je lance, un appel à l'action. Il témoigne de l'urgence de cette situation: nous devons parvenir à une compassion généralisée, à la stabilité et au développement inclusif, dont les droits de l'homme sont la clé de voûte. Investir dans les droits de l'homme aujourd'hui est un gage de prévention pour l'avenir – prévenir l'escalade des violations croissantes et les conséquences dévastatrices des conflits. Le respect des droits de l'homme permet de rétablir la stabilité au sein de régions et de pays entiers en promouvant la justice pour tous », a-t-il ajouté.

Un déficit de financement grave et chronique

À travers la soixantaine de bureaux qui le représentent sur le terrain et fort des partenariats conclus avec d'autres organisations internationales et locales dans le monde, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme veille à ce que les principes relatifs aux droits de l'homme aient une réelle incidence sur la vie des populations.

Selon M. Zeid, « la défense des droits de l'homme, les conseils dispensés en matière législative et constitutionnelle, la formation au profit des autorités de l'État et des organisations non gouvernementales, les missions d'enquête et les investigations percutantes qui permettent de jeter les bases de la responsabilité et de faire entendre la voix des victimes de violations des droits humains, sont autant de moyens par lesquels le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme contribue à une meilleure protection des droits de chaque individu ».

Le HCDH accuse un déficit de financement grave et chronique, a noté le Haut-Commissaire, qui a jugé nécessaire d'élargir la base de soutien financier pour inclure davantage d'États membres et encourager la participation d'un éventail plus large de bailleurs de fonds privés.

Cette année, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme aspire à mobiliser un financement extrabudgétaire à hauteur de 252,9 millions de dollars, venant compléter le budget ordinaire de 107,56 millions de dollars accordé par l'ONU au Haut-Commissariat.

« Avec votre soutien, nous pouvons empêcher l'escalade des crises mettant en cause les droits de la personne. Nous pouvons plaider en faveur d'un espace démocratique vaste et ouvert et pour l'impartialité des institutions chargées d'assurer la primauté du droit en tout point du globe. Nous pouvons contribuer à la bonne gouvernance en matière de migration et poursuivre les progrès liés au Programme de développement durable à l'horizon 2030. Nous pouvons repousser les attaques en cours à l'encontre des valeurs et intervenir rapidement afin d'assurer le respect des lois et des principes liés aux droits de l'homme pour lesquels nous avons tant lutté », a plaidé le Haut-Commissaire.