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Libéria : le Conseil de sécurité discute de l'avenir de la MINUL

Des casques bleus de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).
MINUL/Staton Winter (archives)
Des casques bleus de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).

Libéria : le Conseil de sécurité discute de l'avenir de la MINUL

Devant le Conseil de sécurité qui examinait vendredi la situation au Libéria, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a présenté les trois options envisagées pour l'avenir de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) : son retrait et la création d'une mission pour lui succéder; le statu quo; une réduction graduelle des effectifs.

Des élections sont prévues au Libéria en 2017 et la passation du pouvoir présidentiel doit avoir lieu en janvier 2018.

Hervé Ladsous a estimé que cette passation du pouvoir marquera « un jalon historique » pour la démocratie libérienne. « L'année 2017 montrera si les fondements de la paix après la fin du conflit, il y a 13 ans, sont assez solides », a-t-il dit. Il a appelé le peuple et le gouvernement libérien à mettre en œuvre dès maintenant les mesures nécessaires à la tenue d'élections libres, justes, transparentes et crédibles dont les résultats sont acceptés par tous.

M. Ladsous a souligné les progrès prometteurs réalisés sur le plan politique. Après l'élection de son nouveau Président, la Chambre des représentants s'est réunie le 8 novembre en session extraordinaire et a adopté notamment la loi sur l'autorité foncière et ratifié 32 protocoles et conventions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Notant également un certain réajustement entre les partis politiques, Hervé Ladsous a mentionné que les trois grands partis d'opposition avaient formé la Coalition pour le changement démocratique pour se lancer dans la bataille électorale en octobre.

Selon lui, le Libéria demeure stable. Aucun incident grave n'a justifié l'intervention de la MINUL depuis la fin de la transition sécuritaire en juin.

La mission onusienne n'a pas eu à intervenir militairement durant toute l'année 2016, a-t-il dit, notant la détermination du personnel de la sécurité nationale malgré les contraintes financières et logistiques auxquelles il est confronté. La police nationale s'est renforcée et l'Agence pour la répression des stupéfiants a mené des opérations importantes en partenariat avec Interpol. Mais, a prévenu le Secrétaire général adjoint, il faudra d'autres investissements dans les services de sécurité et une amélioration proportionnelle des services judiciaires et pénitentiaires.

M. Ladsous a rappelé qu'en décembre 2014, le Conseil de sécurité de l'ONU avait fixé une date butoir pour que les institutions nationales assument pleinement les responsabilités de sécurité de la MINUL, un défi de taille pour un pays fragile émergeant de l'épidémie d'Ebola. Comme les institutions libériennes ont relevé ce défi et respecté le délai du 30 juin 2016, le Secrétaire général propose maintenant trois options possibles concernant l'avenir de la MINUL : son retrait et la création d'une mission pour lui succéder; le statu quo; une réduction graduelle des effectifs.

Il faut de toutes les façons que le Libéria reste à l'ordre du jour du Conseil, a prévenu M. Ladsous en souhaitant le maintien, pendant les 18 prochains mois, d'une mission capable de fournir ses bons offices et un appui politique, un encadrement des institutions chargées de la sécurité et de l'état de droit, ainsi que le suivi des droits de l'homme et le soutien au renforcement des capacités. Il est tout aussi essentiel de conserver la capacité de répondre, in extremis, à une détérioration de la stabilité.

Quelle que soit l'option choisie, l'idée est d'utiliser la force de réaction rapide qui sera transférée à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) lorsque l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire aura fermé au début de l'année prochaine. En effet, cette force a également pour mandat de soutenir les services de sécurité et les forces de défense libériennes.