Kazakhstan : des experts de l'ONU appellent à se concentrer davantage sur la réinsertion des détenus

Le Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT) a appelé lundi le Kazakhstan à se concentrer davantage sur la réinsertion des détenus plutôt que sur la punition, dans le cadre des efforts visant à protéger de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants, les personnes privées de liberté.

« Nous reconnaissons que le Kazakhstan a considérablement réduit le nombre de personnes privées de liberté et a amélioré les conditions de détention », a déclaré le chef de la délégation du SPT, Victor Zaharia, dans un communiqué de presse. « Toutefois, le système pénitentiaire continue à trop insister sur les restrictions et les sanctions, plutôt que sur la réinsertion et la réhabilitation », a-t-il souligné.

L'appel du SPT intervient à l'issue de sa première visite au Kazakhstan du 20 au 29 septembre au cours de laquelle la délégation a présenté ses observations préliminaires confidentielles aux autorités kazakhes. Pendant leur déplacement de 10 jours, les experts du SPT ont visité des prisons, des camps de prisonniers, des centres de détention provisoire, des postes de police, des postes de garde, des centres correctionnels de réhabilitation, des établissements psychiatriques et médico-légales et d'autres centres de détention.

« Nous saluons le fait d'avoir obtenu un accès rapide à l'information et aux documents, ainsi qu'aux lieux de détention où nous avons pu mener des entretiens privés avec des personnes privées de liberté », a dit M. Zaharia.

Le SPT a par ailleurs souligné l'importance d'accorder un accès similaire à l'organe de contrôle national indépendant, connu sous le nom de Mécanisme national de prévention (MNP). « Un accès complet à tous les lieux où des personnes sont ou pourraient être privées de leur liberté est essentielle pour l'efficacité du MNP, et par conséquence pour empecher la torture ou le mauvais traitement des détenus », a ajouté M. Zaharia.

Les membres de la délégation ont mené des entretiens privés et confidentiels avec des responsables des forces de l'ordre, de membres du personnel médical et des personnes privées de liberté. La délégation du SPT a également rencontré des responsables du gouvernement ainsi que des représentants de la société civile, et a eu des discussions avec le Commissaire aux droits de l'homme de la République du Kazakhstan, que le gouvernement a désigné comme Mécanisme national de prévention.

Le SPT présentera un rapport confidentiel au Gouvernement du Kazakhstan avec ses observations et recommandations sur la prévention de la torture et des mauvais traitements envers les personnes privées de leur liberté. Comme pour tous les autres Etats, le SPT encourage le Kazakhstan à rendre ce rapport public.

La délégation du SPT était composéé de Victor Zaharia (chef de délégation), Arman Danielyan, Marija Definis-Gojanovich et Paul Lam Shang Leen.