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Santé : les dirigeants mondiaux s'engagent à lutter contre la résistance aux antimicrobiens

De bonnes pratiques hygiéniques et de santé animale dans les fermes peuvent réduire de manière importante l'utilisation de médicaments antimicrobiens.
De bonnes pratiques hygiéniques et de santé animale dans les fermes peuvent réduire de manière importante l'utilisation de médicaments antimicrobiens.

Santé : les dirigeants mondiaux s'engagent à lutter contre la résistance aux antimicrobiens

Les dirigeants du monde entier se sont engagés mercredi à lutter contre la propagation des infections résistantes aux médicaments antimicrobiens, à l'occasion d'une réunion de haut niveau sur cette question en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

« La résistance aux antimicrobiens menace la réussite des Objectifs de développement durable et nécessite une réaction mondiale » a déclaré le Président de l'Assemblée générale, Peter Thomson. « Aujourd'hui, les Etats membres ont approuvé une déclaration politique forte qui propose une bonne base à la communauté internationale afin d'avancer. Un pays, un secteur ou une organisation ne peut, à lui seul ou à elle seule, résoudre ce problème ».

« La résistance aux antimicrobiens pose une menace fondamentale à long terme pour la santé humaine, la production alimentaire et le développement durable. Ce n'est pas quelque chose qui se produira à l'avenir. C'est une réalité très présente dans toutes les régions du monde, dans les pays en développement et les pays développés, dans les zones rurales et urbaines, dans les hôpitaux, dans les fermes et dans les communautés », a déclaré pour sa part le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Selon lui, « il est possible de réduire la résistance aux antimicrobiens, mais cela ne sera pas facile. Cela exigera un engagement à long terme de tout le monde dans cette salle, et bien d'autres ».

La résistance aux antimicrobiens intervient lorsque des bactéries, virus, parasites et champignons développent une résistance aux médicaments qui avaient été auparavant utilisés pour les traiter.

Pour la première fois, les Etats se sont engagés à adopter une approche générale et concertée afin de s'attaquer aux causes fondamentales de la résistance aux antimicrobiens dans plusieurs domaines, et en particulier la santé humaine, la santé animale et l'agriculture.

Lors de la réunion de haut niveau de mercredi, ils ont réaffirmé leur engagement à élaborer des plans d'action nationaux en se basant sur le Plan d'action mondial pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré en 2015, en coordination avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), afin de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.

Les dirigeants présents ont reconnu la nécessité de mettre en place des systèmes plus solides afin de surveiller les infections pharmaco résistantes et la quantité d'antimicrobiens utilisée chez les êtres humains, les animaux et sur les cultures. Ils se sont par ailleurs engagés à renforcer la réglementation sur les antimicrobiens, améliorer les connaissances et la sensibilisation sur le sujet, promouvoir de meilleures pratiques, et à encourager des approches novatrices.

« Les engagements pris aujourd'hui doivent être concrétisés en actions rapides, efficaces et capables de sauver des vies dans les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. Le temps presse », a dit la Directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan.

Les niveaux élevés de résistance aux antimicrobiens constatés aujourd'hui dans le monde sont le résultat de l'abus et de la mauvaise utilisation des antibiotiques et des autres antimicrobiens chez les humains, les animaux et sur les cultures.

« La résistance antimicrobienne ne pose pas seulement problème dans nos hôpitaux, mais aussi dans nos fermes et notre alimentation. L'agriculture doit assumer sa part de responsabilité, en utilisant des antimicrobiens de manière plus responsable et en réduisant sa dépendance vis-à-vis d'eux, grâce à une bonne hygiène au sein des exploitations agricoles », a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano Da Silva.