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Des milliers d'enfants tentent chaque mois de fuir l'Amérique centrale pour les Etats-Unis, selon l'UNICEF

Des adolescents migrants déjeunent dans un refuge au Guatemala après avoir été déportés du Mexique. Photo UNICEF/Daniele Volpe
Des adolescents migrants déjeunent dans un refuge au Guatemala après avoir été déportés du Mexique. Photo UNICEF/Daniele Volpe

Des milliers d'enfants tentent chaque mois de fuir l'Amérique centrale pour les Etats-Unis, selon l'UNICEF

Chaque mois, des milliers d'enfants d'Amérique centrale courent le risque d'être victimes d'enlèvement, de trafic, de viol ou de meurtre en tentant de se rendre aux États-Unis pour se mettre à l'abri de la brutalité des gangs et de la pauvreté extrême, selon un nouveau rapport de l'UNICEF.

Chaque mois, des milliers d'enfants d'Amérique centrale courent le risque d'être victimes d'enlèvement, de trafic, de viol ou de meurtre en tentant de se rendre aux États-Unis pour se mettre à l'abri de la brutalité des gangs et de la pauvreté extrême et aucun ralentissement de cette tendance ne semble se profiler, selon un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) publié mardi.

D'après ce rapport, au cours des six premiers mois de 2014, plus de 44.500 enfants non accompagnés ont été arrêtés à la frontière des États-Unis. Ce nombre a chuté à presque 18.500 sur la même période en 2015, pour repartir en hausse cette année et atteindre quasiment 26.000 en juin.

Les statistiques montrent que les enfants non accompagnés ne bénéficiant pas d'un avocat lors des audiences devant un tribunal d'immigration (40%) ont plus de chances d'être expulsés que ceux qui en ont un. Récemment, 40% des enfants n'ayant aucune représentation ont fait l'objet d'une décision d'expulsion, contre 3% des enfants bénéficiant d'une représentation.

L'UNICEF estime que ces enfants vulnérables, dont beaucoup voyagent sans être accompagnés d'un adulte, ont besoin d'être protégés à chaque étape de leur périple : depuis leurs pays d'origine, El Salvador, Guatemala et Honduras – où les taux d'homicide sont parmi les plus élevés au monde – jusqu'à leur traversée du Mexique et leur arrivée aux États-Unis.

« Ce flux de jeunes réfugiés et migrants souligne combien il est important de s'attaquer aux problèmes de violence et aux conditions socio-économiques dans leur pays d'origine », déclare le Directeur général adjoint de l'UNICEF, Justin Forsyth. « Nous ne devons pas oublier que les enfants, quel que soit leur statut, sont avant tout des enfants. Nous avons le devoir de les protéger dans un cadre sain et propice à leur épanouissement ».

Les enfants non accompagnés arrêtés aux États-Unis sont assurés de comparaître devant un tribunal d'immigration, mais n'ont pas droit à un avocat commis d'office. Les enfants accompagnés d'un parent risquent une expulsion rapide ou des mois de détention.

L'UNICEF affirme que la détention d'un enfant sur la base de sa situation migratoire doit être empêchée. Les enfants doivent aussi avoir pleinement accès aux soins et aux autres services et doivent pouvoir vivre avec leur famille lorsque c'est possible.

Ceux qui sont expulsés risquent d'être attaqués ou tués par les gangs qu'ils cherchaient à fuir.

En collaboration avec ses partenaires, l'UNICEF cherche à répondre aux causes de ces migrations en soutenant les efforts des gouvernements en faveur de l'amélioration des conditions de vie des enfants et en s'attaquant aux violences communautaires et criminelles qui existent dans les pays d'origine. L'UNICEF travaille par ailleurs à renforcer les services qui réduisent la vulnérabilité des enfants face à la violence et se concentrent fortement sur l'éducation et la santé. Il plaide aussi en faveur de la protection des droits des enfants tout au long de leur voyage et pour que les gouvernements viennent en aide aux enfants de retour dans leur pays d'origine.