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L'ONU dénonce la rhétorique incendiaire du Président de Gambie visant un groupe ethnique

Le Conseiller spécial sur la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Amanda Voisard
Le Conseiller spécial sur la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Amanda Voisard

L'ONU dénonce la rhétorique incendiaire du Président de Gambie visant un groupe ethnique

Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, a dénoncé vendredi la rhétorique incendiaire du Président de Gambie, Yahya Jammeh, à l'égard du groupe ethnique Mandinka.

M. Dieng a condamné un discours prononcé par le Président Jammeh lors d'un rassemblement politique le 3 juin, au cours duquel il aurait menacé d'éliminer les Mandinka, les accusant d'être des « ennemis, des étrangers ».

« Je suis profondément alarmé par la stigmatisation publique, la déshumanisation et les menaces contre les Mandinka par le Président Jammeh », a déclaré le Conseiller spécial dans un communiqué de presse. « Les déclarations publiques de cette nature par un chef de file national sont irresponsables et extrêmement dangereuses. Elles peuvent contribuer à diviser les populations, à nourrir la suspicion et à inciter à la violence contre les communautés en raison uniquement de leur identité ».

M. Dieng a rappelé que les discours de haine peuvent être un élément déclencheur d'atrocités. « Nous avons vu, au Rwanda, en Bosnie, et plus récemment au Moyen-Orient, comment l'incitation à la violence a conduit à des massacres fondés sur l'identité », a-t-il souligné.

Il a rappelé au Président Jammeh que tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par le droit international des droits de l'homme ainsi que dans la législation nationale.

Les États ont la responsabilité première de protéger leurs populations. « Je demande instamment au Président de la Gambie d'assumer cette responsabilité et de veiller à ce que les droits de toutes les populations de la Gambie soient respectés, indépendamment de l'appartenance ethnique ou de leur affiliation politique », a dit le Conseiller spécial.