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Choisir un nouveau Secrétaire général : un entretien d’embauche devant le monde entier

Le Secrétaire général Ban Ki-moon salue l'Assemblée générale après sa réélection en 2011 (en haut). Le premier Secrétaire général Trygve Lie s’exprime au Palais des Nations à Genève, 1950. Photo ONU
Le Secrétaire général Ban Ki-moon salue l'Assemblée générale après sa réélection en 2011 (en haut). Le premier Secrétaire général Trygve Lie s’exprime au Palais des Nations à Genève, 1950. Photo ONU

Choisir un nouveau Secrétaire général : un entretien d’embauche devant le monde entier

Le processus de sélection du nouveau Secrétaire général des Nations Unies, traditionnellement décidé en coulisse par quelques pays puissants, impliquera pour la première fois des rencontres publiques avec chaque candidat à ce poste.

Chacun des huit candidats s’exprimera formellement devant l'Assemblée générale, au cours de trois jours de dialogues informels commençant mardi 12 avril. Le grand public pourra poser des questions par l’intermédiaire de représentants de la société civile et des médias sociaux.

« C’est un processus qui peut changer les choses », a déclaré l’actuel Président de l’Assemblée générale, Mogens Lykketoft, dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU. « Ce sera une nouvelle occasion d'accroître la transparence concernant l’ensemble de la machinerie onusienne, grâce l'implication d'un public plus large ».

Alors qu’en apparence ces dialogues publics informels ne semblent pas révolutionnaires, il s’agit vraiment d’une nouveauté. Les huit Secrétaires généraux que l’ONU a eus en 70 ans d’existence ont tous été sélectionnés dans le cadre d’un processus relativement fermé par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette semaine, chaque candidat aura deux heures de dialogue qui sera télévisé et retransmis en direct sur le web. Cela commencera par une brève présentation orale. Chaque candidat a déjà soumis, ou soumettra, une déclaration écrite présentant sa vision pour 2017 et au-delà.

Après ces remarques préliminaires, les États membres auront deux ou trois minutes pour poser des questions au nom de leurs pays ou groupe géographique. Les candidats pourront également avoir une rencontre avec la presse à l’extérieure de la salle de l’Assemblée générale.

Le Président de l’Assemblée générale et le Service de liaison non-gouvernementale de l’ONU ont créé un site web où les gens peuvent soumettre des questions par écrit, vidéo ou audio avec le hashtag #UNSGcandidates.

Des questions présélectionnées seront lues au cours des dialogues informels. Plus de 500 questions ont déjà été soumises, allant de « quels critères utilisera le candidat pour nommer des hauts responsables » à « comment vos mesures mettront-elles fin à la pauvreté dans le monde » et « comment allez-vous apporter la paix au Moyen-Orient ».

M. Lykketoft s’est dit optimiste sur le fait que pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies ce processus très transparent permettra de formuler plus clairement ce qui est attendu du prochain Secrétaire général.

Étant donné que ces dialogues pourraient influencer le processus de sélection, on peut s’attendre à une certaine résistance de la part du Conseil de sécurité.

Selon M. Lykketoft, ce n'est pas le cas et même les principales puissances comprennent que les problèmes les plus importants de la planète ne peuvent être résolus que grâce à la coopération. « Nous avons besoin d'une ONU forte et cela devrait se refléter dans la façon dont nous choisissons, et les compétences que nous exigeons du nouveau Secrétaire général ».

La Charte des Nations Unies, signée en 1945, dit peu de choses sur la façon dont un Secrétaire général doit être sélectionné, en dehors de l'article 97, qui note que le candidat « est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ».

Lors de sa première session en 1946, l'Assemblée générale fut beaucoup plus active dans le processus de sélection. Elle adopta la résolution A/RES/1/11 précisant que le Conseil s’occupe du processus de sélection, se met d'accord sur un seul nom lors d’une réunion à huis clos, et présente ce nom à l'Assemblée générale pour un vote.

Depuis 1946, le Conseil de sécurité a fait exactement cela, discutant et votant à huis clos jusqu’à ce qu’il y ait un candidat avec une majorité et sans veto d’un membre permanent du Conseil. Ce nom est ensuite envoyé officiellement à l'Assemblée générale, dont les membres approuvent sans discussion ce candidat.

Mais ces dernières années, la pression s’est accrue pour une plus grande transparence. En décembre de l'année dernière, M. Lykketof a co-signé une lettre avec l'Ambassadrice américaine Samantha Power, qui, à ce moment-là occupait la Présidence tournante du Conseil de sécurité. Cette lettre, qui a été envoyée à chacun des représentants et observateurs permanents, déclare que dans un souci de « transparence et d'ouverture » le processus de sélection devrait être ouvert à des candidatures nationales et à des rencontres informelles avec les candidats.

« De nombreux États membres veulent mieux connaître les candidats et se faire une opinion sur la personne qui va devenir Secrétaire général avant que les délibérations ne commencent au Conseil de sécurité », a expliqué M. Lykketoft au Centre d’actualités.

Selon lui, cela pourrait vraiment changer les choses. Si une majorité de pays se rallient autour d'un candidat, « il sera très difficile de penser que le Conseil de sécurité choisisse un autre nom ».

Il y a actuellement huit candidats au poste de Secrétaire général, quatre femmes et quatre hommes.

La Charte des Nations Unies donne peu d'informations sur les qualifications requises pour le poste.

Dans son entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU, M. Lykketof a décrit une personne avec « des idées claires et la capacité » de remodeler l'Organisation afin qu'elle reflète beaucoup mieux « l'interdépendance des défis fondamentaux auxquels les Nations Unies sont confrontées en matière de développement durable, de paix et de sécurité, de droits de l'homme ».

« Je souhaite que le monde et les puissances soient prêts à accepter que le Secrétaire général soit une personnalité forte et indépendante », a-t-il ajouté.

Il est convaincu que la communauté internationale est prête à accepter est une femme Secrétaire général, pour la première fois.

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