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L'ONU salue le verdict du TPIY contre Radovan Karadzic, reconnu coupable de génocide

Radovan Karadzic devant le tribunal en juillet 2008. Photo TPIY
Radovan Karadzic devant le tribunal en juillet 2008. Photo TPIY

L'ONU salue le verdict du TPIY contre Radovan Karadzic, reconnu coupable de génocide

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a salué jeudi le verdict prononcé contre Radovan Karadzic, le Président de la République serbe autoproclamée de Bosnie, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui l'a reconnu coupable de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

« Vingt et un ans après l'inculpation de M. Karadzic, ce verdict est l'illustration puissante de la détermination implacable de la communauté internationale à obtenir que justice soit faite », a déclaré M. Zeid. « M. Karadzic a orchestré la séquestration, le viol, la torture et le meurtre de milliers de personnes ; le bombardement de civils ; le siège illicite de Sarajevo, ainsi que la destruction et le pillage massif de biens, y compris de lieux de cultes musulmans et catholiques ».

Le Haut-Commissaire a qualifié le jugement du TPIY de « symbole puissant » pour les victimes des crimes commis pendant les guerres en Bosnie-Herzégovine et à travers l'ex-Yougoslavie, mais aussi pour les victimes du monde entier.

« Les auteurs de tels crimes doivent savoir qu'ils n'échapperont pas à la justice », a poursuivi M. Zeid, qui était membre de la Force de protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie de 1994 à 1996. « La vérité sans fard sur les crimes commis lors de ce conflit effroyable – si méticuleusement établie par le Tribunal – doit être pleinement reconnue, inscrite dans l'histoire et ses victimes doivent obtenir les réparations appropriées », a-t-il ajouté.

M. Zeid a ajouté que le procès de M. Karadzic « devrait donner matière à réfléchir aux dirigeants, en Europe et ailleurs dans le monde, qui cherchent à exploiter les sentiments nationalistes et à se servir des minorités comme boucs émissaires pour des problèmes sociaux plus larges ».

« Les discours qui incitent à la haine, à la discrimination et à la violence sont une force inflammable. Dans les pays de l'ex-Yougoslavie, nous avons vu le terrible carnage que cela a causé », a-t-il déclaré.

Aucune des 161 personnes inculpées par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie n'est parvenue à échapper à la justice, a par ailleurs noté le Haut-Commissaire.

« Je salue la persévérance méticuleuse de tous les procureurs, enquêteurs, juges et avocats de la défense, et leur attachement profond à garantir que justice soit rendue pour les peuples de l'ex-Yougoslavie. Le message de ce procès est que nul n'est au-dessus de la loi ».