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Afghanistan : la culture de l'opium décline après six ans de hausse, selon l'ONUDC

Récolte dans un champ d'opium de Badakhshan, en Afghanistan.
IRIN/Manoocher Deghati
Récolte dans un champ d'opium de Badakhshan, en Afghanistan.

Afghanistan : la culture de l'opium décline après six ans de hausse, selon l'ONUDC

La culture du pavot en Afghanistan a diminué de 19% en 2015 par rapport à l'année précédente, indique les résultats d'une enquête publiée conjointement mercredi par le Ministère afghan de la lutte contre les stupéfiants et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

L'étude estime en effet que la surface consacrée à la culture du pavot en 2015 est de 183.000 hectares, comparé à 224.000 hectares en 2014.

« C'est la première fois que la surface cultivée du pavot diminue depuis 2009 », s'est félicité le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, dans un communiqué de presse. « J'espère que cette enquête servira à galvaniser les politiques publiques et les efforts déployés, afin de capitaliser sur ces acquis durement gagnés », a-t-il ajouté.

L'enquête indique par ailleurs qu'en 2015, la production d'opium en Afghanistan est estimée à 3.300 tonnes, soit une baisse de 48% par rapport à son niveau de 2014 (6.400 tonnes).

Selon l'étude, si cette baisse de la production peut être attribuée à une réduction des surfaces cultivées, elle est surtout liée à une baisse du rendement moyen de la culture de l'opium, qui est passé à 18,3 kilogrammes par hectare, soit 36% de moins qu'en 2014 (28,7 kg / ha). Cette baisse du rendement a été constatée dans l'ensemble des principales régions du pays concernées par la culture du pavot, en particulier dans la région du sud, qui a enregistré une diminution de 45%.

« Malgré ces baisses constatées, le nombre de provinces sans pavot a diminué en 2015, en particulier dans la région du nord, où Balkh a perdu ce statut qu'elle avait obtenu en 2014 », a cependant déploré M. Fedotov, en dépit, a-t-il ajouté, de la hausse des programmes d'éradication entrepris par les autorités locales.

Ces derniers, selon l'enquête, ont augmenté de 40%, par rapport à l'année dernière et concernent 3.760 ha de surface cultivable (2.700 ha en 2014). Lors de ces campagnes d'éradication, l'année 2015 a été marquée par une baisse des victimes signalées, avec cinq décès comparé à 13 en 2014.

M. Fedotov a toutefois noté que la poursuite de ces progrès dépendra de la volonté des dirigeants afghans et de la communauté internationale à consacrer les ressources nécessaires pour lutter sur le long terme contre ce fléau.