Afghanistan : la culture de l'opium décline après six ans de hausse, selon l'ONUDC
L'étude estime en effet que la surface consacrée à la culture du pavot en 2015 est de 183.000 hectares, comparé à 224.000 hectares en 2014.
« C'est la première fois que la surface cultivée du pavot diminue depuis 2009 », s'est félicité le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, dans un communiqué de presse. « J'espère que cette enquête servira à galvaniser les politiques publiques et les efforts déployés, afin de capitaliser sur ces acquis durement gagnés », a-t-il ajouté.
L'enquête indique par ailleurs qu'en 2015, la production d'opium en Afghanistan est estimée à 3.300 tonnes, soit une baisse de 48% par rapport à son niveau de 2014 (6.400 tonnes).
Selon l'étude, si cette baisse de la production peut être attribuée à une réduction des surfaces cultivées, elle est surtout liée à une baisse du rendement moyen de la culture de l'opium, qui est passé à 18,3 kilogrammes par hectare, soit 36% de moins qu'en 2014 (28,7 kg / ha). Cette baisse du rendement a été constatée dans l'ensemble des principales régions du pays concernées par la culture du pavot, en particulier dans la région du sud, qui a enregistré une diminution de 45%.
« Malgré ces baisses constatées, le nombre de provinces sans pavot a diminué en 2015, en particulier dans la région du nord, où Balkh a perdu ce statut qu'elle avait obtenu en 2014 », a cependant déploré M. Fedotov, en dépit, a-t-il ajouté, de la hausse des programmes d'éradication entrepris par les autorités locales.
Ces derniers, selon l'enquête, ont augmenté de 40%, par rapport à l'année dernière et concernent 3.760 ha de surface cultivable (2.700 ha en 2014). Lors de ces campagnes d'éradication, l'année 2015 a été marquée par une baisse des victimes signalées, avec cinq décès comparé à 13 en 2014.
M. Fedotov a toutefois noté que la poursuite de ces progrès dépendra de la volonté des dirigeants afghans et de la communauté internationale à consacrer les ressources nécessaires pour lutter sur le long terme contre ce fléau.