En visite au Mexique, Zeid Ra'ad Al Hussein dénonce la tragédie des disparitions forcées

« Le Mexique compte au moins 26.000 personnes disparues, avec de nouveaux cas se produisant chaque jour », a souligné M. Zeid lors d'une conférence de presse à Mexico.
« L'incapacité de la police et du système judiciaire à savoir où se trouvent les victimes et ce qui leur est arrivé, et par-dessus tout l'incapacité des gouvernements successifs et du système politique à stopper ces crimes ne sont pas seulement regrettables mais profondément tragiques », a-t-il ajouté.
Au cours de sa visite, le Haut-Commissaire a rencontré de nombreux responsables gouvernementaux mexicains, dont le Président Pena Nieto. Il s'est dit rassuré par la détermination affichée par le gouvernement à affronter ces défis et a indiqué que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) était prêt à apporter son assistance.
M. Zeid a noté que depuis la visite en 2011 au Mexique de Navi Pillay, qui occupait le poste de Haut-Commissaire avant lui, des réformes constitutionnelles et de nouvelles lois ont été adoptées pour lutter contre les disparitions forcées et la torture.
Toutefois, malgré ces progrès législatifs, la réalité reste très sombre pour la population mexicaine, a-t-il souligné, la société étant « ravagée par la forte insécurité, les disparitions, les meurtres, le harcèlement des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes, la violence contre les femmes, et les terribles abus contre les migrants et les réfugiés transitant par le pays en route vers les Etats-Unis ».
« Les statistiques officielles montrent que 98% de l'ensemble des crimes au Mexique ne sont pas résolus, et la grande majorité d'entre eux ne fait jamais l'objet d'une enquête en bonne et due forme », a-t-il souligné.
« La communauté internationale est pleine de bonne volonté envers le Mexique, mais au final ce sont seulement les Mexicains, et en particulier la classe politique mexicaine, qui peuvent résoudre ces problèmes de grande ampleur », a conclu M. Zeid.