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Le Président rwandais plaide pour une réelle coopération entre Etats sur le développement durable

Le Président du Rwanda, Paul Kagamé, devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak
Le Président du Rwanda, Paul Kagamé, devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak

Le Président rwandais plaide pour une réelle coopération entre Etats sur le développement durable

Tout en se félicitant de l'adoption récente du nouveau Programme de développement durable à l'horizon 2030, le Président du Rwanda, Paul Kagamé, a plaidé mardi en faveur d'une réelle coopération entre Etats membres pour sa mise en œuvre.

« Le nouveau consensus autour du développement durable est incomplet car il manque une définition partagée de la légitimité politique requise pour accompagner cet ordre international », a regretté M. Kagamé dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

« Ces divergences de points de vue sont enracinées dans l'Histoire : quand les puissances mondiales ont créé l'ONU il y a 70 ans, l'indépendance des peuples colonisés d'Afrique et d'Asie n'était pas au programme de l'Organisation », a-t-il ajouté.

« Nous étions perçus comme des peuples qui avaient encore besoin d'être pris en charge », a déploré le Président rwandais, ajoutant que ces « hiérarchies morales et ces préjugés » sont toujours d'actualité et contribuent à la mauvaise gestion du changement politique, ainsi qu'à l'érosion de la confiance nécessaire au fonctionnement d'une bonne coopération multilatérale.

« La légitimité politique n'est pas une abstraction juridique, mais un objectif et une réalité qui peut être mesuré au moyen d'indicateurs », a-t-il affirmé, donnant l'exemple des indicateurs liés à l'opinion publique et à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) composant le nouveau Programme.

Le Président du Rwanda a appelé à ce qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures entre Etats membres, à savoir que les standards internationaux ne doivent pas être instrumentalisés comme des outils de domination qui s'appliqueraient aux uns et pas aux autres.

M. Kagamé a précisé qu'aucun pays n'a le monopole de la sagesse et ne peut se prévaloir d'une supériorité morale. La mise en œuvre des ODD, a-t-il dit, rend nécessaire une réelle coopération entre Etats.