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Assemblée générale de l'ONU : Ban Ki-moon appelle à réaliser sans tarder le développement durable

Le Secrétaire général Ban Ki-moon à l'ouverture du débat général de l'Assemblée générale en septembre 2015. Photo ONU/Cia Pak
Le Secrétaire général Ban Ki-moon à l'ouverture du débat général de l'Assemblée générale en septembre 2015. Photo ONU/Cia Pak

Assemblée générale de l'ONU : Ban Ki-moon appelle à réaliser sans tarder le développement durable

Dans son discours d'ouverture du débat général de la 70ème Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a appelé lundi les Etats à planifier sans tarder la poursuite du développement durable sur le long terme, tout en renforçant dans l'immédiat leur soutien aux populations ayant besoin d'une aide humanitaire, notamment les réfugiés.

« Les Objectifs du Millénaire pour le développement [OMD] ont permis de sortir des centaines de millions de gens de la pauvreté. Nous sommes prêts à poursuivre dans cette voie et à aller plus loin, beaucoup plus loin », a déclaré M. Ban au podium de l'Assemblée générale, en référence à l'adoption vendredi 25 septembre par les 193 Etats membres des Nations Unies d'un nouveau programme mondial pour éradiquer la pauvreté d'ici à 2030.

Adopté lors d'un Sommet spécial de trois jours au siège de l'ONU à New York, qui s'est clôturé dimanche, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 comporte 17 Objectifs de développement durable (ODD), conçus pour parachever les efforts entamés dans le cadre des OMD au cours des 15 prochaines années.

« Nous n'atteindrons les Objectifs de développement durable qu'en améliorant la façon dont nous sommes organisés », a déclaré M. Ban, enjoignant aux Etats membres de cesser de poursuivre des objectifs contradictoires et de s'engager sur une planification à long terme.

La mise en œuvre du nouveau programme de développement est d'autant plus pressante, a souligné le Secrétaire général, que la souffrance des populations du monde a atteint des sommets.

« Au moins 100 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire et 60 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons ou leurs pays », a rappelé le Secrétaire général, précisant que les Nations Unies ont demandé près de 20 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires en 2015, soit six fois plus qu'il y a 10 ans.

« Mais le système humanitaire mondial n'est pas cassé ; il est fauché », a-t-il ajouté, abordant la question du fossé grandissant entre les besoins humanitaires et les ressources financières disponibles pour y répondre.

« Le Sommet humanitaire mondial en mai 2016 sera l'opportunité pour les Etats de réaffirmer leur solidarité et d'envisager des solutions pour mieux renforcer la résilience et répondre aux urgences », a ajouté M. Ban.

Concernant spécifiquement le sort des réfugiés, dont le nombre est en constante augmentation dans le monde, le Secrétaire général a appelé les Etats à faire davantage pour leur porter assistance, notamment en Europe, où la crise des réfugiés actuelle ne montre pas de signe d'amélioration.

« Je félicite ceux qui, en Europe, continuent de porter les valeurs de l'Union [européenne] en leur offrant l'asile. Dans le même temps, je demande instamment à l'Europe d'en faire plus », a exhorté M. Ban, indiquant qu'il convoquera une réunion de haut niveau le 30 septembre afin de promouvoir une approche globale face à cette crise des réfugiés, dont une grande partie est issue de la Syrie.

« Les Syriens quittent leur pays et leurs maisons en raison de l'oppression, de l'extrémisme, de la destruction et de la peur », a déploré le chef de l'ONU, dénonçant l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin au conflit dans le pays.

« Quatre années de paralysie diplomatique au Conseil de sécurité et dans d'autres instances ont permis à la crise d'échapper à tout contrôle », a déclaré le Secrétaire général, ajoutant que la population civile paie le prix de ce disfonctionnement.

« Cinq pays en particulier détiennent la clé : la Fédération de Russie, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, l'Iran et la Turquie », a déclaré M. Ban, appelant ces derniers à réaliser des compromis afin de trouver une solution au conflit syrien.