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Belarus : la situation des droits de l'homme s'est à nouveau détériorée, selon un expert de l'ONU

Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l'homme au Belarus, Miklós Haraszti. Photo : OSCE / Ilgar Hasanov
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l'homme au Belarus, Miklós Haraszti. Photo : OSCE / Ilgar Hasanov

Belarus : la situation des droits de l'homme s'est à nouveau détériorée, selon un expert de l'ONU

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Belarus, Miklós Haraszti, a déclaré mercredi que, en dépit de signes positifs, la situation des droits de l'homme dans le pays s'est à nouveau détériorée depuis l'an passé.

« Les violations systématiques des droits de l'homme, en particulier les droits civils et politiques, se poursuivent », a déclaré l'expert indépendant lors de la présentation de son dernier rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, dans lequel il fait état d'un déni systématique des droits fondamentaux des citoyens depuis vingt ans, marqué par une « combinaison intentionnelle de lois restrictives et de pratiques abusives ».

« Les conclusions de mon rapport montrent que non seulement les libertés d'expression, d'association et de réunion ont été davantage restreintes au cours de la dernière année », a déclaré M. Haraszti, mais il souligné également que les droits des travailleurs continuent d'être bafoués et que les syndicats indépendants sont supprimés.

« Les droits à des conditions justes et favorables de travail et à la liberté de choisir son lieu de travail ont été encore restreints par de nouvelles dispositions juridiques », a constaté le Rapporteur spécial.

M. Haraszti a noté que, à l'approche de l'élection présidentielle prévue cet automne, les autorités n'ont pris aucunes mesures pour lever les restrictions qui pèsent actuellement sur les droits des citoyens liés aux élections.

« Pendant les périodes électorales précédentes, ces restrictions avaient conduit à des violences et à des représailles massives contre ceux qui dénoncent le manque de libertés », a rappelé le Rapporteur spécial.

Tout en saluant la décision récente du gouvernement bélarusse de libérer un certain nombre de prisonniers politiques, M. Haraszti a dénoncé la prolongation des mesures d'emprisonnement à l'encontre d'autres prisonniers, notamment du candidat aux élections présidentielles de 2010, Mikalai Statkevitch, pour des motifs de « mauvais comportement » en prison.

Le Rapporteur spécial a également exhorté les autorités bélarusses « non seulement à libérer, mais aussi, à réhabiliter pleinement tous les opposants politiques qui avaient été emprisonnés, afin de garantir de futures élections libres et équitables ».

Le rapport de M. Haraszti dénonce par ailleurs la détérioration de la situation des médias dans le pays, notamment les restrictions imposées sur Internet.

« Aujourd'hui, au Belarus, près d'une douzaine d'autorités sont en droit d'ordonner le blocage de sites réputés 'dangereux pour l'Etat' », a-t-il dénoncé.

Le Rapporteur spécial a également rappelé que le Belarus est aujourd'hui le seul pays d'Europe à avoir recours à la peine de mort.

M. Haraszti a par conséquent exhorté les autorités du pays à coopérer pleinement avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies.