L'actualité mondiale Un regard humain

Vanuatu : la FAO appelle à une aide d'urgence pour les agriculteurs après le cyclone

Le cyclone Pam a causé de gros dégâts aux cultures au Vanuatu. Photo UNICEF/Gaëlle Sevenier
Le cyclone Pam a causé de gros dégâts aux cultures au Vanuatu. Photo UNICEF/Gaëlle Sevenier

Vanuatu : la FAO appelle à une aide d'urgence pour les agriculteurs après le cyclone

Les vents violents, les fortes pluies et les inondations provoqués par le cyclone tropical Pam ont causé d'importants dégâts à l'agriculture à Vanuatu et notamment aux principales cultures vivrières et d'exportation, au bétail et aux infrastructures de pêche, a souligné vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Selon les premières évaluations du gouvernement de Vanuatu dans quatre provinces, la filière bananes a été presque entièrement détruite, ainsi que la plupart des cocotiers et tous les plants de choux et les légumes feuillus. Les plantes-racines, qui sont une source importante de nourriture locale, ont été déracinées et inondées dans la plupart des régions. La majorité des arbres fruitiers ont été endommagés et beaucoup d'animaux ont péri dans les élevages de volailles et de porcins.

Outre la destruction des récoltes, les stocks de vivres et de semences ont été également détruits par le cyclone. Une source vitale de nourriture et de revenus pour les familles s'est donc tarie et les besoins en produits importés se sont accrus. Les premières évaluations indiquent également que de nombreux bateaux et engins de pêche ont été endommagés.

Suite aux dégâts occasionnés aux stocks des ménages et aux pertes de production des jardins potagers, les agriculteurs risquent de se retrouver fin mars sans nourriture produite localement et devront attendre la mi-Juin pour une première récolte de cultures vivrières replantées.

Dans les zones urbaines, le riz et le blé importés sont les principaux aliments de base, mais les régions rurales, qui tablent sur les cultures produites localement et cultivées toute l'année, sont les plus touchées.

Après le passage du cyclone, les débris et l'eau stagnante augmentent le risque de maladies et de prolifération des ravageurs.

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a souligné la volonté et l'engagement de l'Organisation à collaborer étroitement avec le gouvernement du Vanuatu en faveur du « rétablissement des moyens d'existence des populations, en particulier dans les zones rurales ».

« Soutenir Vanuatu après le cyclone catastrophique commence avec l'aide agricole d'urgence de la FAO et les efforts du gouvernement de Vanuatu et d'autres partenaires, mais elle ne prendra fin qu'une fois la situation complètement rétablie et la capacité de résilience de Vanuatu consolidée face aux phénomènes météorologiques extrêmes qui pourraient se reproduire », a ajouté M. Graziano da Silva.

L'évaluation exhaustive des dommages et des besoins sur les plus de 80 îles de Vanuatu reste un défi de taille en raison des communications défaillantes et de l'accès géographique limité suite aux destructions causées par le cyclone Pam.

Environ 99% des ménages sur les îles extérieures dépendent de la production agricole pour satisfaire leurs besoins de consommation et de revenus alors qu'au sein même de la capitale, Port Vila, quelque 75% des ménages consomment leur propre production.

La production animale représente une autre contribution importante au PIB grâce aux exportations vers le Japon et d'autres pays insulaires du Pacifique.

« Cela souligne à la fois l'importance fondamentale de l'agriculture et de la pêche pour les moyens d'existence des communautés et l'impact du cyclone Pam sur la sécurité alimentaire de la population touchée », a déclaré Gavin Wall, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour le Pacifique. « Nous savons que les communautés de Vanuatu ont développé à travers les âges des mécanismes traditionnels d'adaptation pour répondre aux besoins alimentaires immédiats et redémarrer la production agricole. La FAO doit s'assurer que ses interventions appuient leur travail et facilite la réhabilitation à long terme du secteur agricole ».

Dans l'immédiat, une assistance internationale urgente est nécessaire pour les semences, le matériel agricole et l'expertise technique afin d'aider ce pays du Pacifique frappé par la catastrophe à repartir du bon pied.

Le gouvernement de Vanuatu a sollicité l'appui de la FAO pour l'aider à réhabiliter son secteur agricole.

Entre-temps, le Ministère de l'agriculture et du développement rural encourage les agriculteurs à utiliser ce qui est encore disponible pour commencer à replanter immédiatement et garantir ainsi la sécurité alimentaire durant les mois à venir.

Tous les agriculteurs doivent agir rapidement pour sauver les plants qui ont réchappé au cyclone et commencer à replanter partout où ils peuvent, d'abord en utilisant des matériaux qui, autrement, pourriraient rapidement comme les vignes de Kumala et les rejets de bananiers, puis en replantant des produits moins périssables comme le manioc.

En plus de la plantation d'urgence de nouvelles cultures, toutes les communautés de Vanuatu doivent commencer à préserver ou à stocker tous les aliments encore disponibles en utilisant des méthodes traditionnelles ou modernes comme le séchage, le salage, la cuisson lente de la viande et l'enfouissement des racines dans le sable.

La FAO travaille avec la cellule de crise de Vanuatu pour la sécurité alimentaire et l'agriculture qui coordonne une réponse intégrée des ONG, des agences des Nations Unies, du gouvernement et des donateurs afin de garantir la sécurité alimentaire à travers le pays.