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L'ONU appelle à lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages

Un rhinocéros au lac Nakuru, au Kenya. Photo Ryan Harvey
Un rhinocéros au lac Nakuru, au Kenya. Photo Ryan Harvey

L'ONU appelle à lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages

A l'occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mardi tous les secteurs de la société à se mobiliser afin de mettre un terme au commerce illicite d'espèces sauvages.

« A l'occasion la deuxième célébration de cette journée, les organismes des Nations Unies, les Etats Membres et de nombreux partenaires du monde entier tiennent à faire passer un message simple, mais fort : il est temps de s'attaquer sérieusement à la criminalité liée aux espèces sauvages », a déclaré M. Ban dans un message, en référence au thème choisi pour l'édition 2015 de la Journée : « La criminalité liée aux espèces sauvages est une menace grave, prenons-la au sérieux ».

Le 20 décembre 2013, lors de sa 68ème session, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars, date anniversaire de l'adoption de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), Journée mondiale de la vie sauvage. L'objectif de cette Journée est de célébrer la diversité de la faune et la flore sauvages et de sensibiliser la population mondiale aux avantages que la conservation de la nature procure aux êtres humains.

« Le commerce illicite d'espèces sauvages est devenu, au même titre que le trafic de drogue, la traite d'êtres humains et le trafic de marchandises contrefaites ou de pétrole, pour ne citer que ces sinistres exemples, une forme de criminalité transnationale qui met en jeu des techniques complexes », a poursuivi le Secrétaire général, déplorant le fait qu'une demande de plus en plus forte ainsi que la corruption et la défaillance de la gouvernance contribuent à nourrir cette activité illégale. En témoignent, selon lui, le rôle croissant qu'y jouent les réseaux de criminalité organisée et les groupes armés non étatiques.

Ban Ki-moon a affirmé que le commerce illicite d'espèces sauvages fragilise l'état de droit et menace la sécurité nationale, tout en dégradant les écosystèmes et en entravant fortement les efforts déployés par les populations rurales et autochtones pour gérer durablement leurs ressources naturelles.

« Lutter contre cette forme de criminalité est essentiel non seulement pour préserver les ressources naturelles et favoriser le développement durable, mais aussi pour favoriser l'instauration de la paix et de la sécurité dans les régions en proie aux troubles, où ces activités illégales alimentent les conflits », a-t-il ajouté.

M. Ban a expliqué que pour lutter efficacement contre la criminalité liée aux espèces sauvages, il convient de mobiliser tous les secteurs de la société concernés par la production ou la consommation de produits provenant d'espèces sauvages, lesquels sont couramment utilisés dans la fabrication de médicaments, d'aliments, de matériaux de construction, de meubles, de produits cosmétiques, de vêtements et d'accessoires.

« La société tout entière doit appuyer l'action menée pour faire respecter la loi », a-t-il insisté, ajoutant que dans chaque pays, les entreprises et les citoyens peuvent jouer un rôle décisif, par exemple en refusant d'acheter ou de vendre aux enchères de l'ivoire ou des cornes de rhinocéros obtenus illégalement ou en insistant pour que les produits provenant des océans et des forêts tropicales soient obtenus légalement et issus de ressources gérées durablement.

« En cette Journée mondiale de la vie sauvage, j'engage tous les consommateurs, les fournisseurs et les gouvernements à considérer la criminalité liée aux espèces sauvages comme une menace pour notre avenir et celui de la planète, une menace à laquelle il est temps de s'attaquer sérieusement », a conclu le chef de l'ONU.