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Sri Lanka : l'ONU salue la transition pacifique du pouvoir et appelle à finaliser la réconciliation

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, lors d'une conférence de presse au Sri Lanka. Photo ONU Sri Lanka/Muradh Mohideen
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, lors d'une conférence de presse au Sri Lanka. Photo ONU Sri Lanka/Muradh Mohideen

Sri Lanka : l'ONU salue la transition pacifique du pouvoir et appelle à finaliser la réconciliation

Au terme d'une visite de quatre jours au Sri Lanka, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a salué la transition pacifique du pouvoir suite à l'élection présidentielle qui a eu lieu dans le pays en janvier et a encouragé le nouveau gouvernement à mettre définitivement fin aux tensions entre communautés.

« Vos élections démocratiques et la transition pacifique ont non seulement inspiré les citoyens du Sri Lanka, mais aussi attiré l'attention de nombreux amis du Sri Lanka au sein la communauté internationale », s'est félicité M. Feltman dans une déclaration de presse à Colombo, la capitale du pays.

Le scrutin, qui a eu lieu le 8 janvier 2015, opposait le Président sortant en exercice depuis 2005 et candidat à un troisième mandat, Mahinda Rajapaksa, au candidat victorieux de la coalition de l'opposition, Maithripala Sirisena. A l'issue d'un processus électoral que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait loué pour son bon déroulement, M. Rajapaksa avait reconnu sa défaite et transmis pacifiquement les rênes du pouvoir à M. Sirisena.

Suite à cette passation démocratique du pouvoir, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait demandé et obtenu du Conseil des droits de l'homme de l'Organisation le report de six mois de l'examen d'un rapport très attendu portant sur des allégations de violations des droits de l'homme durant le conflit au Sri Lanka. Cette décision, à titre exceptionnel, était intervenue suite à la volonté affichée par le nouveau gouvernement du pays de coopérer avec M. Zeid sur toute une gamme de questions importantes concernant les droits de l'homme, ce à quoi le gouvernement précédent s'était toujours refusé.

Dans ce contexte, le Secrétaire général adjoint s'est rendu samedi 28 février au Sri Lanka, où il a rencontré le Président Sirisena, son Ministre des affaires étrangères par intérim, Ajith Perera, ainsi que des hauts responsables de partis d'opposition, y compris ceux de l'Alliance nationale tamoule. Le jour suivant, dimanche 1er mars, M. Feltman s'est rendu à Jaffna, la capitale de la Province du Nord, où il a rencontré les autorités locales et des responsables de la société civile.

« Nous accueillons favorablement l'engagement du gouvernement à promouvoir la réconciliation, la responsabilité et les droits humains », a déclaré le Secrétaire général adjoint, précisant qu'il avait exhorté les autorités à prendre des mesures à court terme pour « résoudre les questions concernant la terre, les détentions, les disparitions et l'attitude de l'armée dans des zones civiles ».

« A plus long terme, j'ai exprimé durant mes réunions l'attente des Nations Unies et de la communauté internationale que le gouvernement développe dans les mois à venir – comme il l'a promis – un cadre solide de reddition de comptes qui réponde aux normes et règles internationales et qui soit perçu comme crédible au Sri Lanka », a-t-il poursuivi.

M. Feltman a ajouté que le déficit de confiance entre les différentes communautés du pays, en particulier entre les Tamouls et les Cinghalais, était toujours palpable.

« Nous avons donc encouragé les dirigeants nationaux et les acteurs politiques à travailler sur toutes ces questions dans un esprit d'inclusion et de consultation », a dit le Secrétaire général adjoint, précisant que l'inclusion impliquait la participation de toutes les communautés à ces différents processus.

M. Feltman a réaffirmé le soutien de l'ONU et de son Secrétaire général en faveur de la mise en faveur de la réconciliation et de la mise en œuvre d'un processus de reddition de comptes au Sri Lanka. « Mais c'est avant tout aux Sri-Lankais eux-mêmes de décider de la façon de traiter les questions du passé afin de construire un avenir commun », a-t-il conclu.