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Moyen-Orient : 2014, une « année dramatique » pour la paix, selon l'ONU

Un véhicule des forces de sécurité israéliennes éclaire une barrière qui sépare des agriculteurs dans l'enclave de Biddu  de leurs terrains dans une zone comprise entre la ligne de démarcation datant de l'armistice de 1949 et la barrière de Cisjordanie. P
Un véhicule des forces de sécurité israéliennes éclaire une barrière qui sépare des agriculteurs dans l'enclave de Biddu de leurs terrains dans une zone comprise entre la ligne de démarcation datant de l'armistice de 1949 et la barrière de Cisjordanie. Photo UNRWA/Alaa Ghosheh

Moyen-Orient : 2014, une « année dramatique » pour la paix, selon l'ONU

Qu'il s'agisse du nouvel échec des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, de la guerre dévastatrice de 51 jours dans la bande de Gaza ou du regain de violences et de tensions en Cisjordanie, l'année 2014 s'achève sur un bilan dramatique pour le Moyen-Orient, a estimé le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix dans la région, Robert Serry.

Qu'il s'agisse du nouvel échec des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, de la guerre dévastatrice de 51 jours dans la bande de Gaza ou du regain de violences et de tensions en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, l'année 2014 s'achève sur un bilan dramatique pour le Moyen-Orient, a estimé lundi le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix dans la région, Robert Serry.

« J'ai le sentiment que 2014 a changé le cours du conflit israélo-palestinien et que son avenir est plus incertain que jamais », a déclaré M. Serry dans son exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité de l'Organisation.

Suite à la dissolution récente de la coalition au pouvoir en Israël et à l'organisation d'élections dans le pays le 17 mars prochain, le Coordonnateur spécial a intimé aux parties de ne pas instrumentaliser le « dangereux vide diplomatique » pour laisser la situation s'aggraver.

Prenant acte de l'impatience grandissante de la communauté internationale – notamment en Europe, où les parlements français, espagnol et portugais viennent d'adopter des résolutions appelant leurs gouvernements respectifs à reconnaître un Etat palestinien – et de la décision de la Ligue des Etats arabes de présenter au Conseil un projet de résolution fixant un calendrier précis pour la création d'un Etat palestinien, M. Serry s'est dit « profondément préoccupé par la récente escalade des tensions à Jérusalem et en Cisjordanie où des affrontements quotidiens continuent de se produire entre Palestiniens et Israéliens ».

« En tout, 633 Palestiniens, dont 73 enfants, ont été blessés et 406 autres arrêtés par les forces de sécurité israéliennes au cours du mois écoulé », a regretté le Coordonnateur spécial, précisant que neuf soldats et 20 colons israéliens ont également été blessés lors d'échauffourées avec des Palestiniens.

Revenant sur le décès, le 10 décembre dernier, du Ministre palestinien Ziad Abu Ein lors d'une manifestation ayant dégénéré en confrontation avec la police israélienne, M. Serry a en outre appuyé la demande du Conseil de sécurité « d'ouvrir rapidement une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances de sa mort ».

« Je suis très préoccupé par le fait qu'Israël aie repris sa pratique des démolitions punitives, après une interruption de presque 10 ans », a également déclaré le Coordonnateur spécial, constatant notamment la démolition par l'armée israélienne de la maison familiale du Palestinien responsable de la mort de deux Israéliens le 22 octobre.

Concernant la reconstruction de Gaza, M. Serry a pointé du doigt un cessez-le-feu encore fragile ; un manque de gouvernance effective de la part du nouveau gouvernement de consensus national en place à Gaza ; un besoin cruel de réformes civiles ; et les retards de paiement de milliers de fonctionnaires.

« Et ce qui est peut-être plus urgent encore, la reconstruction nécessite des fonds », a ajouté le Coordonnateur spécial, appelant les pays donateurs à tenir leurs promesses faites lors de la Conférence du Caire d'octobre dernier.

S'agissant du conflit syrien, M. Serry a rappelé que l'Envoyé spécial du Secrétaire général poursuit ses consultations avec les parties en vue d'opérationnaliser un « gel » des hostilités dans la ville d'Alep, première étape selon lui « vers un processus politique national sans préconditions sur la base du Communiqué de Genève ».

Quant à la situation au Liban, où se trouve actuellement en visite le Vice-Secrétaire général, Jan Eliasson, le Coordonnateur spécial a fortement condamné les attaques meurtrières sporadiques contre les forces armées libanaises, au mépris de la stabilité et de la sécurité du pays, « qui demeurent fragiles ».