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Bahreïn : l'ONU préoccupée par la mise détention d'un défenseur des droits de l'homme

Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Bahreïn : l'ONU préoccupée par la mise détention d'un défenseur des droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit préoccupé vendredi par la mise détention du défenseur des droits de l'homme Nabil Rajab à Bahreïn mercredi après son retour d'un voyage à l'étranger au cours duquel il a discuté de la situation des droits de l'homme à Bahreïn avec divers interlocuteurs, dont le HCDH à Genève.

« M. Rajab a été accusé d'avoir publiquement insulté une institution du gouvernement sur les médias sociaux et est détenu jusqu'à jeudi de la semaine prochaine pendant que l'enquête est en cours. M. Rajab venait d'être libéré en mai, après avoir purgé une peine de deux ans pour 'rassemblement non autorisé' et 'insulte à une institution officielle' », a souligné le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

La mise en détention de M. Rajab intervient un mois après celle d'une autre défenseure des droits humains, Maryam Al-Khawaja, qui a été arrêtée et accusée d'avoir agressé deux policiers. Elle a été remise en liberté conditionnelle le 1er octobre et une interdiction de voyage la concernant a été levée. La date de son procès a été fixée au 5 novembre.

« La détention de militants des droits humains tels que Nabil Rajab et Maryam Al-Khawaja envoie un message effrayant à d'autres militants moins connus sur les conséquences qu'ils peuvent rencontrer s'ils critiquent les autorités. M. Rajab a fait part au personnel des droits de l'homme de l'ONU de sa crainte qu'à son retour dans son pays, il puisse subir des représailles pour son plaidoyer en faveur des droits de l'homme à Bahreïn. C'est une évolution très inquiétante », a dit M. Colville.

« Nous exhortons les autorités de Bahreïn à libérer immédiatement Nabil Rajab et toutes les autres personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits. Les défenseurs des droits de l'homme à Bahreïn doivent être en mesure d'effectuer leur travail sans crainte de représailles », a-t-il ajouté.