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L'Iraq et la Syrie sont les priorités du nouveau chef des droits de l'homme de l'ONU

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.
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Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

L'Iraq et la Syrie sont les priorités du nouveau chef des droits de l'homme de l'ONU

Le nouveau Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté lundi la communauté internationale à mettre fin aux conflits en Iraq et en Syrie, qui sont « de plus en plus imbriqués », et a accusé l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) d'essayer de créer une « maison sanglante. »

M. Zeid a dénoncé l'idéologie de l'EIIL qu'il a qualifiée « d'extrêmement bornée et inflexible » et a accusé les combattants de ce groupe, qu'il a appelés « tafkiris », de vouloir annihiler les musulmans, les chrétiens, les juifs et le reste de l'humanité qui croit différemment d'eux.

Les tafkiris sont des extrémistes islamistes adeptes d'une idéologie violente qui considèrent les musulmans ne partageant pas leur point de vue comme étant des apostats, donc des cibles légitimes pour leurs attaques.

« Est-ce qu'ils croient agir avec courage? Massacrant de manière barbare des otages? Quelle vertu montrent-ils exactement? » a déclaré M. Zeid dans son premier discours à Genève devant le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies depuis sa prise de fonctions le 1er septembre.

« Ils montrent à quoi ressemblerait un Etat takfiri, si ce mouvement essayait de gouverner à l'avenir », a-t-il poursuivi. « Ce serait une maison sanglante, dure, abusive, qui n'offrirait aucune protection à ceux qui ne sont pas takfiris. »

L'EIIL a montré « un mépris absolu et délibéré des droits humains », a déclaré M. Zeid, estimant que le degré de violence de l'EIIL était « sans précédent ».

Il a appelé l'Iraq, qui est dirigée par le nouveau Premier ministre Haider al-Abadi, à adhérer au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) pour assurer que les responsables des crimes commis soient poursuivis.

« Des efforts spécifiques sont nécessaires de toute urgence pour protéger les groupes religieux et ethniques, les enfants, qui sont menacés de recrutement forcé et de violence sexuelle, et les femmes, qui sont la cible de sévères restrictions », a déclaré M. Zeid.

Selon le Haut-Commissaire, le conflit israélo-palestinien est un autre exemple de la nécessité de mettre fin aux discriminations et à l'impunité.

Il a noté que le récent conflit armé avait eu des conséquences particulièrement dévastatrices en termes de morts, de souffrances et de destructions, et avait aggravé une situation déjà précaire en raison du blocus imposé par Israël depuis sept ans.

Le chef des droits de l'homme s'adressait à l'ouverture de la 27e session du Conseil des droits de l'homme, qui se poursuivra jusqu'au 26 septembre. Cette session inclura la présentation de rapports par les 19 experts des droits de l'homme sur différents thèmes et sur la situation dans plusieurs pays, dont la République centrafricaine, le Soudan du Sud, le Soudan et la Syrie, et des mises à jour sur la situation à Gaza, en Iraq et au Sri Lanka.