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L'ONU estime qu'il faut renforcer les mesures de consolidation de la paix pour empêcher les reprises des conflits

Casques bleus népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dépêchés à Juba, au Soudan du Sud. Photo : ONU
Casques bleus népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dépêchés à Juba, au Soudan du Sud. Photo : ONU

L'ONU estime qu'il faut renforcer les mesures de consolidation de la paix pour empêcher les reprises des conflits

Lors d'une réunion mardi au Conseil de sécurité, le Président de la Commission de consolidation de la paix, Antonio de Aguiar Patriota, a estimé que les dernières crises en République centrafricaine et au Soudan du Sud montrent, de manière douloureuse, que les efforts pour empêcher un pays de replonger dans le conflit dont il sort demeurent insuffisants et que les outils à ce jour employés ne sont pas complètement adaptés.

M. Patriota a déclaré que les engagements de la Commission de consolidation de la paix ont mis en lumière les domaines où une politique de développement plus large est nécessaire.

« Il faut examiner les cadres internationaux de développement qui pourraient aider les pays à mobiliser des ressources domestiques pour financer leur développement et créer les institutions clefs dont ils ont besoin », a indiqué M. Patriota.

« Or, l'appui politique, technique et financier nécessaires aux institutions critiques tarde souvent à arriver. La Commission peut aujourd'hui mettre en lumière trois éléments qui doivent sous-tendre une nouvelle génération de stratégie politique pour renforcer les efforts collectifs visant à prévenir la réémergence d'un conflit », a-t-il ajouté.

Selon M. Patriota, le leadership national, l'engagement politique national et le renforcement des capacités nationales, sont les ingrédients indispensables à une paix durable. En ce qui concerne l'engagement régional, le Président de la Commission a souligné la dynamique positive que l'on voit aujourd'hui entre et parmi les pays d'Afrique de l'Ouest inscrits à l'agenda de la Commission, à savoir la Guinée, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Libéra. Il a aussi souligné la dynamique existant entre la CEDEAO et l'Union du Fleuve Mano, auxquels ces pays appartiennent.

« Une stratégie politique doit renforcer les interventions programmatiques menées en faveur de la consolidation de la paix en mettant l'accent sur l'appui à la création des institutions, sur les partenariats bilatéraux, et sur le rôle des banques régionales de développement et celui des institutions financières internationales », a expliqué le Président de la Commission de consolidation de la paix.

« Il faut hiérarchiser l'appui à ces institutions et aux mécanismes qui renforcent la capacité des sociétés de gérer les tensions et celle des gouvernements à fournir les services sociaux de base aux populations, à protéger les droits de l'homme, et à faciliter l'accès à la justice », a-t-il ajouté.

Le Président de la Commission a souligné la nécessité d'une meilleure interaction entre la Commission de consolidation de la paix et le Conseil de sécurité et a exprimé la disposition de la Commission à échanger davantage avec les membres du Conseil.