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Des experts de l'ONU exhortent le Sri Lanka à stopper l'incitation à la haine

Un homme blessé lors de violences entre musulmans et bouddhistes au Sri Lanka. Photo IRIN
Un homme blessé lors de violences entre musulmans et bouddhistes au Sri Lanka. Photo IRIN

Des experts de l'ONU exhortent le Sri Lanka à stopper l'incitation à la haine

Trois experts des Nations Unies ont appelé mercredi le Sri Lanka à adopter des mesures urgentes pour faire cesser l'incitation à la haine raciale et confessionnelle et la violence contre les communautés musulmane et chrétienne par des groupes bouddhistes ayant des vues extrémistes, et traduire les auteurs de ces violences en justice.

Plus de 350 attaques violentes contre des musulmans et plus de 150 attaques contre des chrétiens ont été signalées au Sri Lanka au cours des deux dernières années. Les communautés musulmane et chrétienne seraient fréquemment victimes de discours de haine, de discriminations, d'attaques et d'actes de violence à travers le Sri Lanka.

« Cette violence est alimentée par un climat d'impunité au Sri Lanka », a déclaré le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Heiner Bielefeldt. « Cette impunité et la réponse insuffisante des autorités policières et judiciaires pour protéger la vie, la sécurité physique, les biens et les lieux de culte de ces communautés peuvent encourager de nouvelles attaques et un engrenage de la violence. »

M. Bielefeldt a exhorté le Sri Lanka à garantir le droit à la liberté de religion ou de conviction des membres de communautés religieuses minoritaires et d'arrêter toute incitation à la haine raciale et religieuse.

« Le gouvernement doit mettre fin à la violence et mettre en place des mesures de protection urgentes pour assurer la sécurité personnelle de tous les individus appartenant à des communautés religieuses minoritaires vivant dans le pays, » a dit la Rapporteuse spéciale sur les questions de minorités, Rita Izsák. Elle s'est félicitée de l'annonce par le Président de la nomination d'un panel de haut niveau pour enquêter sur ces incidents.

Le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a appelé les autorités sri-lankaises à « prendre des mesures urgentes et fermes pour traduire les auteurs de crimes devant la justice, et assurer l'adoption immédiate de mesures de protection robustes. »