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Ukraine : l'ONU appelle à éviter une nouvelle escalade de la violence

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Photo ONU/Paulo Filgueiras
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Photo ONU/Paulo Filgueiras

Ukraine : l'ONU appelle à éviter une nouvelle escalade de la violence

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé tous ceux concernés en Ukraine à éviter une nouvelle escalade de la violence alors que de violents affrontements opposent depuis plusieurs jours des manifestants aux forces de l'ordre dans la capitale Kiev.

« Le Secrétaire général continue de suivre de près et avec préoccupation les développements en Ukraine. Il réitère son appel à tous ceux concernés à agir avec retenue, éviter une nouvelle escalade de la violence et respecter les principes démocratiques de liberté d'expression et d'assemblée pacifique », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée lundi soir.

« Le Secrétaire général prend acte des nouveaux efforts en faveur du dialogue en Ukraine. Il appelle toutes les parties à s'impliquer dans un dialogue constructif, durable et ouvert à tous et réitère la nécessité d'un accord mutuel entre Ukrainiens sur l'évolution future de leur pays », a-t-il ajouté.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Navi Pillay a également insisté mardi sur le besoin urgent d'instaurer un dialogue constructif en Ukraine afin d'éviter une nouvelle escalade des troubles dans le pays, en particulier après l'adoption d'une nouvelle et vaste législation ne respectant pas les normes internationales en matière de droits de l'homme.

« Les violents affrontements des derniers jours dans le centre de Kiev qui, selon des rapports, ont fait de nombreux blessés, sont très inquiétants », a déclaré la Haut-Commissaire. « J'appelle toutes les parties à engager un dialogue constructif pour éviter une nouvelle escalade des troubles. Plus elles attendent, plus il sera difficile de résoudre l'impasse. »

Navi Pillay a aussi recommandé que ce dialogue soit inclusif et durable. Elle a pris note des efforts renouvelés des autorités pour initier un dialogue avec les dirigeants de l'opposition.

La Haut-Commissaire a néanmoins fait part de sa grande inquiétude concernant l'ensemble de mesures législatives adopté le jeudi 16 janvier. Ces lois, qui ont été publiées mardi, posent des conditions strictes à l'exercice de droits fondamentaux, y compris le droit à la liberté d'association, d'assemblée et d'expression. Elles imposent, par ailleurs, des sanctions, dont des peines de prison, en cas de violations.

« Je demande aux autorités de suspendre l'application de ces lois afin d'accorder le temps nécessaire pour une révision approfondie de leur contenu, qui doit pleinement respecter les normes internationales en matière de droits de l'homme et en particulier les obligations de l'Ukraine en vertu des traités que le pays a ratifiés », a déclaré la Haut-Commissaire.

« Je redoute tout particulièrement que ces lois ne restreignent les droits à la liberté d'expression et d'assemblée, le droit à l'information et le droit de la société civile à travailler librement. Ces lois pourraient aussi donner lieu à une situation d'impunité en cas de violations des droits de l'homme. »

Parmi les dispositions inquiétantes de la loi figure celle imposant aux ONG qui reçoivent des financements internationaux de s'inscrire comme « agents étrangers », de perdre leur statut d'organisation non lucrative et de publier régulièrement un compte-rendu de leurs activités.

Navi Pillay a de nouveau appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, en insistant sur le fait que le droit à la liberté de réunion pacifique constitue un droit fondamental. « Je demande aux dirigeants de l'opposition de prendre clairement leurs distances avec les personnes qui, parmi leurs sympathisants, recourent à la violence », a-t-elle déclaré. « Tout en reconnaissant pleinement le devoir légitime de protection contre la violence qui incombe à l'Etat, je demande aux responsables de l'application des lois d'exercer leurs fonctions dans le respect plein et entier des normes internationales en matière de droits de l'homme. »