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La chef de l'humanitaire à l'ONU dénonce des attaques « aveugles » contre la ville d'Alep

Femmes et enfants déplacés à Alep, en Syrie.
UNICEF/Romenzi
Femmes et enfants déplacés à Alep, en Syrie.

La chef de l'humanitaire à l'ONU dénonce des attaques « aveugles » contre la ville d'Alep

La plus haute responsable des questions humanitaires aux Nations Unies a exprimé mardi son inquiétude face à la détérioration de la situation dans la ville syrienne d'Alep, où des centaines de personnes ont été tuées ou blessées dans des attaques aveugles au cours des dernières semaines.

« Je me joins à l'appel du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour condamner fermement les attaques contre les civils à Alep et dans de nombreuses autres régions de la Syrie », a déclaré la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos.

La semaine dernière, M. Ban s'est déclaré vivement préoccupé par l'utilisation continue et sans discernement d'armes lourdes et de bombardements au mortier dans le cadre du conflit, en particulier à Alep, que le gouvernement prend pour cible avec des « bombes à canon », qui sont des barils de pétrole rempli d'explosifs et d'éclats d'obus qui sont largués par avion.

« La population a assez souffert », a tranché Mme Amos, prévenant que l'insécurité continue d'avoir un impact majeur sur les efforts pour accéder aux personnes en détresse.

« Je rappelle à toutes les parties au conflit leur obligation en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme et leur responsabilité d'assurer la protection des civils », ajoute-t-elle.

Il y a trois mois, le Conseil de sécurité a adopté une déclaration présidentielle non contraignante, dans laquelle il souligne que les organisations humanitaires opèrent de manière neutre et impartiale et avait besoin d'un accès sans entraves et en toute sécurité.

Depuis que le conflit a éclaté en mars 2011, plus de 100.000 personnes ont déjà été tuées en Syrie et huit autres millions chassés de leurs foyers, dont deux millions se sont réfugiées dans les pays voisins.

En moyenne 127.000 personnes quittent chaque mois la Syrie, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui précise que le nombre de réfugiés enregistrés devrait dépasser quatre millions à la fin 2014.

Dans toute la région, près de 400.000 réfugiés vivent dans des camps, mais près de deux millions résident en dehors, a noté l'agence de l'ONU. Pour suivre le rythme de l'exode, plus de 196.000 tentes et 809.000 bâches en plastique ont été distribués aux réfugiés vivant dans des camps et des sites improvisés.

Par ailleurs, au moins cinq Palestiniens piégés à l'intérieur du camp de réfugiés de Yarmouk, à Damas, auraient succombé à la malnutrition.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) affirme ne pas être en mesure de prêter assistance dans ce camp assiégé depuis septembre, réitérant son appel à toutes les parties pour qu'elles respectent immédiatement leurs obligations juridiques et permettent la fourniture d'urgence d'une aide humanitaire sur place et dans tous les autres camps de réfugiés palestiniens.