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L'ONU et ses partenaires appellent à une action mondiale concertée contre la traite des êtres humains

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Joy Ngozi Ezeilo.
ONU/Paulo Filgueiras
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Joy Ngozi Ezeilo.

L'ONU et ses partenaires appellent à une action mondiale concertée contre la traite des êtres humains

Un expert indépendant des Nations Unies, ainsi que deux mécanismes de défense des droits de l'homme, ont souligné vendredi l'importance des partenariats dans la réponse à apporter au fléau mondial de la traite des personnes.

« Le partenariat est l'épine dorsale des efforts coordonnés et efficaces pour mettre en œuvre une approche fondée sur les droits humains et capable d'appréhender ce phénomène sous toutes ses facettes», ont déclaré une experte de l'ONU, le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), à l'occasion de la Journée européenne contre la traite, observée le 18 octobre.

« La coopération entre les pays d'origine, de transit et de destination, mais aussi avec les mécanismes régionaux et internationaux, ainsi qu'avec le secteur privé et les organisations de la société civile, est essentielle pour une réponse holistique à la traite des personnes. »

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Joy Ezeilo, a rappelé que la traite est une violation grave des droits de l'homme qui conduit à d'autres violations.

« Les droits des victimes doivent être le cœur battant de tous les efforts pour éradiquer ce phénomène qui livre des milliers de femmes, de filles, d'hommes et de garçons à l'exploitation et à une violence profonde », a déclaré Mme Ezeilo. « Les victimes, dont les droits sont bafoués, doivent être protégées, assistées et réinsérées. »

La traite des personnes est une économie informelle qui piège environ 21 millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le travail forcé. L'Organisation internationale du Travail (OIT) estime à 32 milliards de dollars par an le chiffre d'affaires généré à elle seule par l'industrie du sexe. En outre, près d'un tiers de toutes les victimes de la traite humaine officiellement recensées à travers le monde entre 2007 et 2010 étaient des enfants, d'après un rapport publié de 2012 de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui s'est appuyé sur les données de 132 pays.

Le président du Groupe d'experts du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA), Nicolas Le Coz, a souligné de son côté que les États membres ont une responsabilité en vertu des droits international et européen pour assurer la protection des victimes et de poursuivre en justice les trafiquants.

« Compte-tenu des proportions inquiétantes prises par la traite des êtres humains, il y a urgence à passer d' un modèle de sécurité nationale à une approche fondée sur les droits de l'homme afin de mieux identifier les problèmes et aider les victimes de la traite qui sont souvent des migrants sans-papiers », a expliqué M. Le Coz .

Pour Maria Grazia Giammarinaro, Représentante spéciale de l'OSCE et Coordinatrice pour la lutte contre la traite des êtres humains, « la réalisation du droit des victimes à un recours effectif est au cœur même de l'approche fondée sur les droits de l'homme, dans la mesure où la réparation et l'indemnisation ouvrent la voie à un rétablissement complet et à une inclusion sociale libre de toute stigmatisation. »