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Vietnam : l'ONU tire la sonnette d'alarme devant la condamnation d'un éminent défenseur des droits de l'homme

Le porte-parole du HCR, Rupert Colville.
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Le porte-parole du HCR, Rupert Colville.

Vietnam : l'ONU tire la sonnette d'alarme devant la condamnation d'un éminent défenseur des droits de l'homme

Le gouvernement du Vietnam doit revenir sur sa condamnation de l'avocat et défenseur des droits de l'homme Le Quoc Quan, condamné à 30 mois de prison et à une amende de 60,000 dollars pour des faits présumés d'évasion fiscale, a exhorté vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

« Nous nous alarmons de ce que la condamnation de M. Le Quoc Quan ait été prononcée après seulement une journée de procès, ainsi que des allégations selon lesquelles l'accès de sa famille et de ses partisans au tribunal aurait fait l'objet de restrictions », s'est inquiété le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, à l'occasion d'une conférence de presse à Genève.

« Ce déroulement fait peser de sérieux doutes quant au respect de son droit à un procès équitable, en conformité avec la procédure judiciaire en vigueur », a ajouté Rupert Colville.

Le cas de M. Quan fait écho à celui de Nguyen Van Hai Hai, également connu sous le nom de Dieu Cay, un blogueur renommé et fondateur du site « Club des journalistes libres du Vietnam », également inculpé et condamné en 2008 pour évasion fiscale.

« Nous faisons part de notre inquiétude devant le fait que de telles allégations puissent être utilisées afin de réduire au silence les militants des droits de l'homme et ceux qui se montrent critiques à l'égard des politiques et pratiques du gouvernement vietnamien », a déclaré le porte-parole.

Dieu Cay a été condamné à une peine de 12 ans d'emprisonnement, assortie de 5 années de probation, pour s'être livré à des « activités de propagande » contre l'État, via la publication d'articles sur Internet.

« Nous exhortons le gouvernement du Vietnam à revenir sur ces condamnations et méthodes de traitement judiciaire qui font peser une menace sérieuse sur le droit à la liberté d'expression, d'opinion et d'association dans le pays », a déclaré en conclusion M. Colville.