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L'Afrique de l'Ouest mérite une attention accrue de l'ONU, souligne le Représentant spécial pour la région

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest , Saïd Djinnit. Photo ONU/Evan Schneider
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest , Saïd Djinnit. Photo ONU/Evan Schneider

L'Afrique de l'Ouest mérite une attention accrue de l'ONU, souligne le Représentant spécial pour la région

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Said Djinnit, a affirmé mercredi devant le Conseil de sécurité, que la sous-région continuait de faire face à de multiples défis politiques et sécuritaires et méritait une attention accrue de l'ONU.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Said Djinnit, a affirmé, mercredi matin devant le Conseil de sécurité, que la sous-région continuait de faire face à de multiples défis politiques et sécuritaires liés principalement à la criminalité transnationale organisée, aux actes de piraterie et de terrorisme ainsi qu'aux tensions résultant d'élections dans certains pays.

« L'Afrique de l'Ouest qui est, plus que jamais, à la croisée des chemins dans sa quête de paix et de sécurité, mérite une attention accrue des Nations Unies », a déclaré M. Djinnit, qui s'est dit encouragé par l'engagement manifesté par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour renforcer l'architecture collective de paix et de sécurité, tirant ainsi les leçons de la crise au Mali.

Pour M. Djinnit, les dirigeants des pays de l'Afrique de l'Ouest et de leurs institutions régionales, telle la CEDEAO, comptent sur « l'attention et le soutien continus » de l'ONU et de son Conseil de sécurité aux efforts qu'ils déploient en vue de promouvoir la paix, la stabilité et le développement à long terme dans la sous-région.

Dans son exposé, M. Djinnit, qui dirige aussi le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, a souligné que depuis sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité, le 25 janvier 2013, la situation humanitaire dans la sous-région continuait d'être caractérisée par l'insécurité alimentaire et la malnutrition, face à une diminution des ressources financières.

Le Chef du Bureau a également fait part de ses graves préoccupations concernant le caractère complexe et transfrontalier des défis posés par les groupes extrémistes et des organisations terroristes.

Pour relever ces défis, a poursuivi M. Djinnit, les dirigeants de la sous-région ont fait preuve d'un grand engagement collectif en vue d'améliorer la sécurité et promouvoir la paix et la stabilité dans le cadre de la CEDEAO et d'autres organisations régionales telles que l'Union du fleuve Mano.

En ce qui concerne la Guinée, M. Djinnit a souligné qu'un accord avait été conclu le 3 juillet, prévoyant un calendrier consensuel pour la tenue de l'élection législative en septembre 2013. Cet accord, a-t-il dit, a « ouvert la voie à la tenue d'élections législatives libres, transparentes et inclusives».

La piraterie et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée constituent une autre menace régionale à la sécurité des pays d'Afrique de l'Ouest, a d'autre part expliqué M. Djinnit, avant de rappeler qu'un Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie en Afrique de l'Ouest et centrale

avait notamment été adopté au Sommet de Yaoundé des 24 et 25 juin derniers.

La région du Sahel représente la troisième zone de vulnérabilité en Afrique de l'Ouest, comme cela s'est manifesté à travers la crise du Mali, a poursuivi le Chef du Bureau. Cette région, a-t-il fait observer, enregistre « une concentration importante d'indicateurs de vulnérabilité».

Cette fragilité de la région du Sahel souligne, a-t-il estimé, « toute la pertinence de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel qui vise à compléter les efforts des pays de la région et des organisations régionales afin de remédier aux causes profondes de l'instabilité».

Évoquant ensuite l'attaque terroriste du 6 juillet dernier perpétrée contre une école dans l'État de Yobe, au Nigéria, qui a causé la mort de 42 personnes, dont des étudiants, alors que l'état d'urgence était encore en vigueur dans cette région, M. Djinnit a plaidé pour une action concertée et d'ampleur régionale en raison des relations avérées entre les groupes terroristes opérant dans la sous-région.

Enfin, en sa qualité de Président de la Commission mixte Cameroun-Nigéria (CMCN), M. Djinnit a mis l'accent sur les progrès significatifs enregistrés dans l'abornement de la frontière entre les deux pays. La dernière réunion du Comité de suivi, qui marque la fin de la période de transition avant le transfert de souveraineté sur la péninsule de Bakassi au Cameroun, sera convoquée en septembre prochain à New York.