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Le HCDH préoccupé par l'escalade de la crise politique en Égypte

Des manifestants au Caire, Egypte.
Des manifestants au Caire, Egypte.

Le HCDH préoccupé par l'escalade de la crise politique en Égypte

Le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) a exprimé mardi sa préoccupation face à l'escalade de la crise politique en Égypte, laquelle a fait des dizaines de tués et de nombreux blessés depuis le 3 juillet.

30 personnes ont été tuées et plus de 1.000 autres blessées lors d'affrontements dans plusieurs parties du pays pour la seule journée de vendredi. Lundi, au moins 51 personnes auraient trouvé la mort et près de 300 autres blessées à proximité de la caserne de la garde républicaine au Caire.

« Nous rappelons aux autorités égyptiennes que tous les incidents meurtriers doivent donner lieu à une enquête prompte, approfondie et transparente, afin que leurs auteurs soient traduits en justice », a affirmé la porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly, lors d'une conférence de presse à Genève.

« À cet égard, nous saluons l'annonce du chef d'État par intérim, par laquelle il a ordonné qu'une enquête soit diligentée pour faire la lumière sur l'incident tragique d'hier. Une telle enquête doit être menée par un organisme indépendant et impartial et ses conclusions doivent être rendues publiques », a-t-elle ajouté.

Le HCDH a ensuite appelé toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter de nouvelles effusions de sang. L'agence onusienne demande aux manifestants de conserver un caractère pacifique aux protestations, et aux autorités, dont la police et l'armée, d'assurer le respect des normes internationales des droits de l'homme et de leurs obligations relatives à l'usage de la force et des armes à feu.

« Nous avons pris note de l'annonce faite hier par les autorités intérimaires de former un panel chargé d'amender la Constitution et de préparer l'organisation d'un référendum sur les réformes constitutionnelles et la préparation d'élections législatives », a expliqué la porte-parole.

« Nous avons également constaté que ce projet a été rejeté par les Frères musulmans », a-t-elle ajouté en faisant allusion au mouvement dont est issu le Président déchu, Mohamed Morsi. « Nous exhortons toutes les parties prenantes à s'engager dans un dialogue constructif et inclusif ».

Le HCDH a enfin souligné qu'il suivait la situation de près et réaffirmait son engagement pour soutenir le peuple égyptien à surmonter la crise et à établir un cadre législatif et institutionnel capable d'enraciner la démocratie et l'État de droit.