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L'Assemblée générale débat de la justice sociale, élément clef du programme de développement après 2015

le Président de l'Assemblée générale,  Vuk Jeremic.
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le Président de l'Assemblée générale, Vuk Jeremic.

L'Assemblée générale débat de la justice sociale, élément clef du programme de développement après 2015

À l'occasion d'un débat de haut niveau sur l'inégalité devant l'Assemblée générale, son Président, Vuk Jeremić a affirmé lundi que la recherche de la justice sociale était une quête universelle inscrite dans les textes sacrés de l'humanité.

« Si le combat contre l'inégalité dure depuis des siècles, il est toutefois devenu « le grand impératif » de notre époque. Ce combat est inhérent au programme de développement pour l'après-2015 », a-t-il rappelé.

M. Jeremić s'est ensuite dit convaincu que la « transition universelle » vers le développement durable exigeait un plus grand engagement à combler les écarts entre les nantis et les laissés-pour-compte.

« Si nous ne répondons pas à cette situation de manière décisive, nous risquons d'entrer dans une nouvelle ère de mécontentement et de conséquences sans précédent sur la planète entière », a-t-il averti.

Les disparités entre les États à haut revenu et les États à faible revenu ont en effet pratiquement doublé au cours des 20 dernières années. Aujourd'hui, 10% de la population détient près de 70% des richesses mondiales, tandis que le pourcent le plus riche en détient 32% à lui seul.

« Une telle tendance ne sert pas les intérêts stratégiques des nations », a prévenu le Président, qui a fait observer que les sociétés où règnent les inégalités ont des périodes de croissance plus courtes et moins robustes et qu'elles sont plus vulnérables aux crises financières.

Afin de réaliser « les promesses du développement durable », M. Jeremić a jugé nécessaire de répondre aux défis de la concentration croissante du pouvoir dans les mains d'une proportion toujours plus petite de la population mondiale.

Les 900 prochains jours seront critiques pour veiller à la pleine intégration de la lutte contre les inégalités dans les objectifs de développement durable, a insisté le Président pour qui une « autoévaluation » en la matière s'impose afin de consolider la justice sociale et une économie capable d'investir suffisamment dans l'avenir de toutes les populations.

En conclusion, M. Jeremić a appelé la communauté internationale à agir de manière concertée pour répondre à ces défis de manière urgente, à s'engager stratégiquement pour réparer les « liens brisés » de nos sociétés et à cesser de faire la sourde oreille aux aspirations démocratiques des peuples du monde.

De son côté, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a estimé que le monde était entré dans une période de grandes incertitudes, marquée par des crises qui ont secoué les économies et engendré le désespoir des plus pauvres.

Il a aussi stigmatisé la dégradation de l'environnement causée par des modes de consommation et de production non viables menaçant les objectifs de développement. C'est dans ce contexte, a-t-il dit, que nous allons examiner les objectifs de développement pour l'après-2015.

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il poursuivi, précisant que 600 millions de personnes avaient pu s'extraire de la pauvreté extrême et que des actions ciblées contre la paludisme, le VIH/sida et la tuberculose avaient permis de sauver des millions de vie.

Mais devant la persistance des inégalités, le patron de l'ONU a appelé à des changements radicaux et s'est réjoui que l'équité soit en train d'émerger comme une préoccupation majeure du programme du développement pour l'après-2015.

« Nous avons besoin de solutions aux crises économiques et financières qui bénéficient à tous », a insisté Ban Ki-moon en appelant à une approche inclusive du développement durable.

Il faut investir davantage dans la santé, l'éducation, la protection sociale et l'emploi décent, notamment pour les jeunes, a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agira de créer 470 millions d'emplois, entre 2015 et 2030, a conclu le Secrétaire général.