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Moyen-Orient : l'ONU exhorte les dirigeants religieux à ne pas inciter à la haine

Adama Dieng, le  Conseiller spécial pour la prévention du génocide.ONU Photo/Rick Bajornas
Adama Dieng, le Conseiller spécial pour la prévention du génocide.ONU Photo/Rick Bajornas

Moyen-Orient : l'ONU exhorte les dirigeants religieux à ne pas inciter à la haine

Le Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé lundi sa vive préoccupation devant l'escalade de la rhétorique et les incitations à la haine relatives au conflit en Syrie émanant de dirigeants religieux et politiques dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

« L'Histoire nous montre que l'exploitation des tensions religieuses dans le contexte d'une lutte politique et armée peut inciter à la violence et mener à des atrocités à grande échelle », a prévenu M. Dieng dans un communiqué de presse.

« Les incitations à la violence fondées sur les religions risquent d'exacerber la violence dévastatrice en Syrie, d'ouvrir la voie à plus de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et d'alimenter les tensions entre les communautés en Syrie et ailleurs dans la région », a-t-il souligné.

Le Conseiller spécial rappelle que l'ensemble des dirigeants religieux, politiques et militaires, ont une responsabilité et un rôle crucial à jouer pour dénoncer toute formes d'incitations à la haine qui encouragent l'intolérance et la discrimination. Selon le droit international, les attaques contre des civils ne sont jamais justifiées, alors que les incitations à la discrimination, la haine et la violence sont prohibées.

« J'exhorte l'ensemble des dirigeants dans la région d'agir de façon responsable et de s'abstenir d'employer ou de tolérer tout langage susceptible de nourrir l'escalade des tensions sectaires. L'ensemble des populations de la région subit les conséquences de cette rhétorique inflammatoire», a affirmé M. Dieng, avant de rappeler que les civils et ceux qui déposent les armes doivent être protégés, peu importe leur appartenance religieuse ou autre caractéristique identitaire.

Dans le document final du Sommet mondial de 2005, l'ensemble des chefs d'États et de gouvernements se sont engagés à protéger les populations contre les génocides, les crimes de guerre, les nettoyages ethniques et les crimes contre l'humanité. La communauté internationale avait également pris l'engagement d'intervenir de façon collective en cas d'infractions.

« L'ensemble des États doivent s'abstenir de contribuer à de tels crimes et de tolérer les incitations à la haine et à la violence. Si nous n'agissons pas maintenant, alors la violence sectaire pourrait se propager dans la région », a martelé M. Dieng.