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Assemblée générale: plaidoyer pour intégrer les migrations dans le programme du développement pour l'après-2015

La salle de l'Assemblée générale de l'ONU. Photo ONU/Evan Schneider
La salle de l'Assemblée générale de l'ONU. Photo ONU/Evan Schneider

Assemblée générale: plaidoyer pour intégrer les migrations dans le programme du développement pour l'après-2015

L'Assemblée générale a entendu hier plusieurs voix s'élever pour réclamer l'intégration d'un objectif spécifique sur les migrations dans le programme du développement post-2015. L'Assemblée avait en effet invité le secteur privé, les ONG, le milieu universitaire et d'autres spécialistes à une table ronde en prévision du deuxième Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement qu'elle a prévu de tenir les 3 et 4 octobre prochains, après celui de 2006.

Le monde compte aujourd'hui un milliard de migrants qui représentent près de 400 milliards de dollars d'envois de fonds dans leur pays d'origine, dont 12 fois l'aide publique au développement (APD) au Bangladesh. Cet argument a été présenté pour prouver l'importance qu'il y a à réserver un objectif spécifique à la question des migrations dans le programme du développement pour l'après-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Mais pour faire des migrations, un contrat « gagnant-gagnant » pour les pays d'origine comme pour les pays de destination, il faut aborder la question sous l'angle des droits des migrants, a-t-il été dit. Il faut que les États comprennent qu'en protégeant ces droits, ils élargissent le potentiel des migrants en matière de développement et préservent des sociétés saines, a, par exemple, déclaré Peter Sutherland, Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement.

La migration ne peut devenir un processus équitable que si les êtres humains sont au cœur des politiques, a renchéri François Crépeau, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants. Il a tenu à rappeler que l'Assemblée générale invitait déjà les États, dans une résolution de 1975, à utiliser le terme d'immigrants « irréguliers » plutôt qu'« illégaux », terme qui dépeint de façon négative les migrants, renforce les stéréotypes négatifs et contribuent à la marginalisation.

Il ne fait aucun doute que le principal défi est celui du changement de perception, a reconnu William Swing, Directeur de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le défi est aussi de reconnaître la souffrance des migrants, a rappelé par son récit la journaliste et écrivain, Sonia Nazario, Lauréate du prix Pulitzer 2003 pour son livre qui retrace l'odyssée des enfants bravant tous les dangers pour retrouver leur mère émigrée aux États-Unis.

Que faut-il attendre du deuxième Dialogue de haut-niveau? Pour avoir des résultats concrets de l'intégration, prôné, entre autres, par Eva Akerman-Borje, Présidente du Forum mondial sur les migrations et le développement, de la question de migrations, en tant que moteur du développement et de la croissance économique, dans le programme du développement pour l'après-2015, John Bingham du Comité permanent des ONG a fait une autre demande. Il a réclamé un plan d'action quinquennal pour la collaboration entre la société civile, les États Membres et les autres partenaires.

La table ronde s'est déclinée en trois segments intitulés « Les migrations et le développement: Facteurs déterminants et impact », « Faciliter la mobilité de la main-d'œuvre: Protéger les droits des migrants », et « Vers le Dialogue de haut niveau de 2013 et au-delà ».

Toujours en prévision du deuxième Dialogue de haut niveau, l'Assemblée générale a prévu de tenir, le 15 juillet prochain, une « audition informelle » des ONG.