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Le programme de développement après 2015, une chance historique pour éliminer la pauvreté, pour Ban

Ban Ki-moon (à droite) reçoit le rapport duPanel de haut niveau pour le programme de développement après 2015. Photo ONU/Mark Garten
Ban Ki-moon (à droite) reçoit le rapport duPanel de haut niveau pour le programme de développement après 2015. Photo ONU/Mark Garten

Le programme de développement après 2015, une chance historique pour éliminer la pauvreté, pour Ban

Le monde a devant lui une opportunité historique d'éradiquer l'extrême pauvreté et de réaliser l'égalité et le développement durable pour tous grâce au nouveau programme de développement pour l'après 2015, a déclaré jeudi Ban Ki-moon.

« Nous sommes à l'orée d'une période historique », a poursuivi le Secrétaire général devant l'Assemblée générale, pour le lancement du rapport qui ébauche le nouveau cadre appelé à prendre le relais des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Ce rapport, fruit des travaux du Panel de haut niveau pour le programme de développement après 2015, établit une feuille de route qui remédie aux lacunes du processus des OMD en établissant des institutions qui soient « transparentes, responsables et adaptées aux besoins des individus ».

« Le programme de développement après 2015 est une chance pour ouvrir une nouvelle ère, une ère qui verra l'élimination de la pauvreté extrême et aboutira à un monde de prospérité, d'équité et de dignité pour tous », a déclaré le chef de l'ONU.

Le rapport lui a été remis plus tôt dans la journée par le vice-président du Panel de haut-niveau, Susilo Bambang Yudhoyono, Président de l'Indonésie, au nom des deux autres vice-présidents, Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria et David Cameron, Premier ministre du Royaume-Uni.

Dans leur rapport, les 27 membres du Panel de haut niveau établissement une cible d'éradication de l'extrême pauvreté pour 2030 et soulignent l'universalité du nouveau programme de développement, qui doit s'appliquer aux pays du Nord comme du Sud.

Ils appellent de leurs vœux cinq changements de paradigme : passer d'une « réduction » de l'extrême pauvreté à son élimination, ne laisser personne sur le bord de la route, mettre le développement durable au cœur du programme de développement, transformer les économies en moteurs d'une croissance inclusive, bâtir des institutions transparentes et ouvertes au service de la bonne gouvernance et, enfin, établir un nouveau partenariat global basé sur la coopération, l'équité et les droits humains.

M. Ban a rappelé à cette occasion que la durabilité n'était pas seulement un concept environnemental mais une approche globale qui articule les dimensions économique, sociale et environnementale du développement, telle que convenue en juin dernier lors de la Conférence Rio+20.

Vuk Jeremić, le Président de l'Assemblée générale, a, pour sa part, souhaité que les recommandations du Panel de haut niveau aboutissent à une prise de conscience parce que, selon lui, « nous ne faisons pas assez pour répondre aux grands défis de notre temps. »

« Nous devons agir pour ralentir l'ampleur du changement climatique, qui pose une menace sans précédent pour l'humanité, et réviser le mode de fonctionnement de nos économies », a-t-il affirmé, exhortant les Etats membres à élaborer des Objectifs de développement durable (ODD) qui soient notamment « concis, orientés vers la prise de décision, limités en nombre, et applicables à tous les pays, conformément aux critères arrêtés à Rio. »

« Nous devons également réfléchir à une transition sans heurt entre les OMD et les ODD, puisqu'aucun accord n'a pu être trouvé à ce sujet à Rio », a poursuivi le Président, ajoutant que la prochaine session de l'Assemblée générale en septembre sera la dernière occasion pour les dirigeants du monde de s'accorder sur la poursuite du processus des OMD.

Le Panel de haut niveau a commencé ses travaux en septembre. Ses membres se sont entretenus avec les représentants de plus de 5.000 organisations de la société civile en provenance de 121 pays, ainsi qu'avec des experts, des délégués des gouvernements et de nombreux scientifiques.

M. Ban, qui avait installé le Panel en juillet, fera fond sur les conclusions du rapport lors de la présentation de son propre rapport devant l'Assemblée générale en septembre prochain.