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Le Conseil des droits de l'homme condamne l'afflux de combattants étrangers en Syrie

Des garçons jouent autour d'un tank détruit de l'armée syrienne, au nord-ouest d'Alep.
UNICEF/Romenzi
Des garçons jouent autour d'un tank détruit de l'armée syrienne, au nord-ouest d'Alep.

Le Conseil des droits de l'homme condamne l'afflux de combattants étrangers en Syrie

Après un débat urgent sur « la détérioration de la situation des droits de l'homme en Syrie et le récent massacre de Al-Qoussayr », le Conseil des droits de l'homme a adopté mercredi une résolution par laquelle il demande à sa commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie de diligenter d'urgence une enquête sur les événements de Al-Qoussayr.

Le Conseil condamne fermement les violations flagrantes, généralisées et systématiques des droits de l'homme commises par les autorités syriennes et les milices progouvernementales, parmi lesquelles l'utilisation de missiles balistiques contre des civils, notamment à Al-Qoussayr.

Al-Qoussayr, près de la frontière avec le Liban, est le théâtre depuis un mois d'affrontements violents. Selon l'UNICEF, entre 12 000 et 20 000 personnes – dont un grand nombre d'enfants – ne pourraient quitter la ville en raison des combats.

« Des violations des droits de l'homme patentes sont commises par toutes les parties au conflit », a affirmé la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, en ouverture du débat du Conseil, déplorant l'incapacité totale de protéger les civils en Syrie.

« Tous les jours, des hommes, des femmes et des enfants sont victimes d'un déchaînement de violence. Les combattants étrangers sont toujours plus nombreux à se rendre en Syrie pour soutenir l'une des deux parties, ce qui alimente une violence sectaire qui menace de gagner l'ensemble de la région », a déclaré Mme Pillay.

« Le conflit en Syrie échappe à tout contrôle », a averti la Haut commissaire. « Des mesures immédiates pour arrêter l'effusion de sang et les souffrances sont indispensables. Ce débat urgent est l'occasion pour la communauté internationale d'envisager une nouvelle approche. Des forces extérieures, dont certains États, sont en train d'attiser le conflit en fournissant des armes et des munitions aux belligérants », a-t-elle poursuivi.

De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a lui-aussi réitéré son appel à une solution politique au conflit lors d'une réunion consultative sur la Syrie qui s'est tenue à Téhéran en Iran.

« La Syrie se désintègre sous nos yeux. Le chaos est un terreau fertile pour les extrémiste», a indiqué M. Ban dans un message lu par le Coordinateur résident de l'ONU en Iran, Gary Lewis.

Le Secrétaire général a souligné que les efforts des ministres des affaires étrangères de la Russie et des Etats-Unis, MM. Lavrov et Kerry, pour rassembler les belligérants autour de la table des négociations représentaient la meilleure opportunité pour une solution négociée depuis près d'un an. La Conférence internationale sur la Syrie devrait avoir lieu en juin.