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Journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale : l'ONU appelle à intensifier la lutte

Deux femmes en Mauritanie qui ont été opérées pour une fistule obstétricale. Photo IRIN/Manon Rivière
Deux femmes en Mauritanie qui ont été opérées pour une fistule obstétricale. Photo IRIN/Manon Rivière

Journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale : l'ONU appelle à intensifier la lutte

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale, le Directeur exécutif du Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), Babatunde Osotimehin, a rappelé que deux à trois millions de femmes et de jeunes filles dans les pays en développement sont atteintes de la fistule obstétricale, une maladie qui a été pourtant quasiment éradiquée dans les pays industrialisés.

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale, le Directeur exécutif du Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), Babatunde Osotimehin, a rappelé que deux à trois millions de femmes et de jeunes filles dans les pays en développement sont atteintes de la fistule obstétricale, une maladie qui a été pourtant quasiment éradiquée dans les pays industrialisés.

« La fistule obstétricale peut être prévenue et dans la plupart des cas guérie, et pourtant plus de 50.000 nouveaux cas apparaissent chaque année », a déploré M. Osotimehin dans son message pour la Journée.

Les victimes de la fistule obstétricale sont des femmes et des jeunes filles, généralement pauvres, souvent analphabètes, qui n'ont qu'un accès limité aux services de santé, notamment aux soins de santé maternelle et procréative.

« A notre époque où les technologies mobile et informatique ont changé radicalement les moyens de communication et révolutionné les frontières de la science et de la médecine, il est inacceptable que des femmes et des jeunes filles, parmi les plus pauvres et les plus vulnérables, continuent de souffrir de ce fléau », a souligné M. Osotimehin.

« Le sort des femmes et filles vulnérables est la raison même pour laquelle l'UNFPA s'efforce de faire en sorte que chaque grossesse soit désirée et chaque naissance sans danger », a-t-il ajouté.

La persistance de la fistule résulte, selon le FNUAP, d'un déni des droits fondamentaux des personnes qui en sont atteintes. Elle s'explique par les inégalités chroniques sur le plan sanitaire et les contraintes pesant sur le système des soins de santé, ainsi que par des facteurs plus généraux, comme l'inégalité entre les sexes, l'inégalité socioéconomique, les mariages d'enfants et des premières grossesses trop précoces.

L'UNFPA dirige et coordonne la Campagne pour éliminer les fistules depuis une décennie, afin de l'éradiquer dans les pays en développement, grâce à une stratégie articulée autour de la prévention, du traitement et de la réinsertion sociale. Cette campagne a permis d'aider des femmes et des jeunes filles partout dans le monde à surmonter une affection débilitante, synonyme pour beaucoup de souffrance, de solitude et de honte.

Des lacunes majeures existent dans l'accès aux soins. La Carte mondiale des soins aux patientes de la fistule, lancée en 2012 par le FNUAP et ses partenaires, montre clairement qu'une fraction seulement des patientes de la fistule reçoivent un traitement. De nombreuses patientes attendent d'être soignées, notamment à cause du manque de chirurgiens bien formés et spécialisés dans le traitement de cette maladie.

Dans son message pour la Journée, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelle à un renforcement massif des investissements politiques et financiers pour éradiquer la maladie. Il indique qu'il est nécessaire de rassembler au moins 750 millions de dollars pour soigner tous les cas de fistule d'ici 2015, date butoir des Objectifs du millénaire pour le développement.

« Cette lutte fait partie de nos efforts pour atteindre les OMD. Les bénéfices retirés profiteront tant aux femmes malades qu'à leurs enfants et les communautés auxquelles elles appartiennent », conclut M. Ban.