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Le Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme rend compte de sa mission au Kirghizistan et au Tadjikistan

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic. Photo ONU/Rick Bajornas

Le Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme rend compte de sa mission au Kirghizistan et au Tadjikistan

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, M. Ivan Šimonović, a livré jeudi, dans un communiqué du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, les principaux enseignements retirés de la tournée qu'il a effectuée au Kirghizistan et au Tadjikistan du 19 au 22 mai.

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, M. Ivan Šimonović, a livré jeudi, dans un communiqué du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, les principaux enseignements retirés de la tournée qu'il a effectuée au Kirghizistan et au Tadjikistan du 19 au 22 mai.

Cette visite en Asie centrale – M. Šimonović sera au Turkménistan du 24 au 25 mai puis en Ouzbékistan du 26 au 29 mai – fait suite aux déplacements du Secrétaire général en Asie centrale en 2010 et de la Haut Commissaire aux droits de l'homme au Kirghizistan et au Kazakhstan en 2012.

A Bichkek, capitale du Kirghizistan, où le Bureau régional aux droits de l'homme est opérationnel depuis 2008 et bénéficie d'une bonne coopération des autorités, M. Šimonović a rencontré plusieurs responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile et l'équipe pays des Nations Unies.

Il a encouragé les efforts visant à éliminer les causes profondes des épisodes violents que le pays a pu connaître par le passé, notamment en 2010, tout en souhaitant que ces efforts respectent pleinement les droits de l'homme. En juin de cette année, les violences interethniques au Kirghizistan avaient coûté la vie à 470 personnes, dont une majorité de personnes d'ethnie ouzbèke.

Le Sous-secrétaire général a également fait part de sa préoccupation concernant les entorses faites au principe d'un procès équitable, citant en particulier l'affaire Azimjan Askarov, défenseur des droits humains condamné à la prison à vie.

M. Šimonović a également rappelé la nécessité de combattre énergiquement la corruption qui sape l'état de droit, avant de souligner l'avancée que représente l'établissement dans le pays d'un Centre national pour la prévention de la torture.

« L'attention doit se porter sur les efforts visant à mettre un terme aux discriminations religieuses, ethniques et de genre », a-t-il poursuivi, avant de s'élever contre la pratique consistant à enlever de force les femmes afin de les marier, et qui représenterait, selon ONU Femmes, un tiers des mariages au Kirghizistan.

A Douchanbé, au Tadjikistan, où le Sous-secrétaire général a rencontré plusieurs personnalités, il a salué la bonne participation des autorités aux mécanismes onusiens de respect des droits de l'homme, en particulier pour le récent rapport du Comité contre la torture. Le Rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture s'est rendu en 2012 dans le pays.

Il a ensuite encouragé les autorités à faire preuve d'ouverture en invitant au Tadjikistan les Rapporteurs spéciaux sur la liberté d'expression et sur les droits à la liberté de rassemblement pacifique et d'association.

Après une brève visite dans une prison aux alentours de Douchanbé, M. Šimonović a souligné l'importance de ratifier le Protocole facultatif de la Convention contre la torture qui prévoit une supervision indépendante de tous les lieux de privation de liberté.

“ Je salue les mesures prises en direction de l'abolition universelle de la peine de mort, après l'introduction d'un moratoire en 2004”, a-t-il affirmé, avant d'indiquer qu'il avait soulevé auprès de tous ses interlocuteurs la question des droits des femmes, dans le cadre notamment de la loi récemment adoptée pour combattre la violence domestique.

“Alors que le Tadjikistan est en train de discuter de son adhésion au Conseil des droits de l'homme, le gouvernement doit encore faire davantage de progrès pour améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays”, a conclu le Sous-secrétaire général.