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Iraq : face au regain de violences, Ban appelle les dirigeants iraquiens à s'engager dans un dialogue constructif

Attaque à la bombe en Iraq. Photo (archive): IRIN
Attaque à la bombe en Iraq. Photo (archive): IRIN

Iraq : face au regain de violences, Ban appelle les dirigeants iraquiens à s'engager dans un dialogue constructif

Le Secrétaire général Ban Ki-moon s'est dit mardi profondément préoccupé par le regain de violences qui s'est emparé de l'Iraq, faisant de nombreux morts et des centaines de blessés au cours de la semaine écoulée.

Dans une déclaration transmise dans la soirée par son porte-parole, M. Ban appelle les forces de sécurité iraquiennes « à exercer la plus grande retenue dans le maintien de l'ordre et lance un appel aux manifestants pour qu'ils préservent la nature pacifique de leurs actions ».

La semaine dernière, des centaines de personnes ont été tuées au cours d'affrontements à travers tout le pays, notamment à Hawija, au nord de Bagdad, où des hélicoptères de l'armée iraquienne ont ouvert le feu contre des militants cachés dans ce village, faisant des dizaines de victimes et de blessés.

Le patron de l'ONU lance donc un appel à tous les dirigeants iraquiens pour qu'ils se réunissent et s'engagent dans un dialogue « inclusif et constructif » avec la « ferme détermination de surmonter la profonde crise politique qui traverse le pays ».

Dans ce contexte, le Secrétaire général a salué hier le succès de la réunion entre le représentant des manifestants, les autorités locales et les forces de sécurité iraquiennes, qui a permis d'atténuer les tensions à Ramadi, dans le gouvernorat d'Anbar, ainsi que la toute dernière visite, à Bagdad, d'une délégation de haut niveau de la région du Kurdistan, qui témoigne de la reprise du dialogue avec le gouvernement central « pour trouver des solutions durables aux questions en suspens ».

Par ailleurs, précise le porte-parole, M. Ban exprime sa préoccupation devant la décision prise récemment de retirer leur licence à plusieurs chaînes de télévision du pays. Rappelant que la liberté de la presse est un pilier fondamental de la démocratie, il demande aux autorités concernées de réexaminer leur décision.

Les autorités iraquiennes auraient retiré à 10 chaînes l'autorisation d'émettre par satellite en raison des troubles interconfessionnels meurtriers qui ont secoué le pays. Al-Jazeera TV et Sharqiya figurent parmi les chaînes accusées d'incitation à la violence, d'après les médias.

Plus tôt hier, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq et Chef de la Mission d'assistance des Nations Unies dans ce pays (MANUI), Martin Kobler, avait lui aussi demandé à la Commission de la communication et des médias de l'Iraq de reconsidérer sa décision.