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Mary Robinson plaide pour la mise en œuvre de l'Accord-cadre de paix pour la RDC et la région des Grands Lacs

L'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson.
MONUSCO/Sylvain Liechti
L'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson.

Mary Robinson plaide pour la mise en œuvre de l'Accord-cadre de paix pour la RDC et la région des Grands Lacs

En mission à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), l'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les Grands Lacs, Mary Robinson, a souligné mardi l'importance de mettre en œuvre l'accord signé en février par 11 pays pour mettre fin à plus d'une décennie de conflits et d'insécurité en RDC et dans la région.

Les dirigeants des pays voisins de la RDC « sont conscients que nous sommes parvenus à une phase de nouvelles opportunités », a expliqué Mme Robinson lors d'une conférence de presse qu'elle a donnée avant de poursuivre sa mission au Rwanda. « Nous avons besoin de paix et de sécurité et de promouvoir le développement dans l'est de la RDC au-delà », a-t-elle plaidé.

En signant l'Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région, la RDC, l'Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Soudan du Sud, l'Ouganda, la Tanzanie et la Zambie se sont mis d'accord pour protéger la souveraineté territoriale et préserver la paix et la stabilité de la RDC, avait rappelé le Secrétaire général Ban Ki-moon le 25 février dernier. L'Envoyée spéciale est notamment chargée de superviser l'application de cet accord.

À Goma, la capitale régionale de la province du Nord-Kivu, Mme Robinson a rencontré des responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile, des agences humanitaires de l'ONU, ainsi que le commandant de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

L'Envoyée spéciale s'est également rendue dans une clinique où sont soignés des enfants et des femmes victimes de violences sexuelles, très souvent utilisées comme armes de guerre dans le cadre du conflit. Elle a exprimé sa solidarité vis-à-vis des populations et des communautés ayant souffert depuis trop longtemps à cause du conflit et s'est engagée à fournir son soutien pour la mise en œuvre rigoureuse de l'accord de paix, qu'elle qualifie de « cadre de l'espoir ».

En novembre dernier, le Mouvement du 23 mars (M23), formé d'anciens membres des forces gouvernementales de la RDC (FARDC) qui se sont mutinés en avril 2012, s'est emparé de Goma. Les affrontements entre forces congolaises et rebelles ont déplacé plus de 130.000 personnes dans et autour de la ville, et contraint 47.000 autres à fuir vers la province voisine du Sud-Kivu. Les combattants du M23 se sont retirés après 11 jours.

Dans la foulée de ces événements, le Conseil de sécurité a autorisé en mars le déploiement d'une brigade d'intervention au sein de la MONUSCO, qui sera chargée de mener des opérations offensives ciblées, avec ou sans le soutien de l'armée nationale congolaise, contre les groupes qui menacent la paix et la sécurité dans l'est de la RDC.

Interrogé sur le déploiement imminent de cette brigade, Mme Robinson a estimé qu'elle pourrait jouer un rôle important, en particulier si elle est en mesure d'agir de manière préventive et dissuasive, en menant des opérations tactiques spécifiques. Selon elle, il serait essentiel qu'elle respecte les droits humains et le droit humanitaire international, a-t-elle ajouté.

Après le Rwanda, l'Envoyée spéciale se rendra en Ouganda, au Burundi, en Afrique du Sud et en Éthiopie.