L'Organisation des Nations Unies a exhorté mardi la Commission de la communication et des médias de l'Iraq à reconsidérer sa décision de retirer les autorisations d'émettre à plusieurs chaînes de télévision, tout en soulignant l'importance de garantir la liberté de la presse dans le pays.
« La liberté de la presse est un pilier fondamental de la démocratie, que l'ONU prend très au sérieux », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq et Chef de la Mission d'assistance des Nations Unies dans ce pays (MANUI), Martin Kobler.
Les autorités iraquiennes auraient retiré à 10 chaînes l'autorisation d'émettre par satellite en raison des troubles interconfessionnels qui ont fait plus de 170 victimes en moins d'une semaine en Iraq. Al-Jazeera TV et Sharqiya figurent parmi les chaînes accusées d'incitation à la violence, selon les médias.
« Cette décision intervient à un moment critique pour l'Iraq », relève M. Kobler dans un communiqué de presse. « Je demande instamment à la Commission de respecter pleinement son engagement en faveur de la liberté de la presse et à tous les médias faire preuve d'intégrité et de déontologie dans leur travail quotidien. »
La Directrice pour Iraq de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Louise Haxthausen, a exhorté les autorités à réaliser que les mesures « pourraient avoir des effets néfastes sur les efforts de stabilité, que les médias ont un rôle essentiel à jouer dans l'existence d'un dialogue fondé sur la liberté d'expression comme moyen de résoudre les différends. »
« Nous demandons aux autorités iraquiennes de revoir leur décision dans les meilleurs délais », a déclaré Mme Haxthausen.