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Le HCR demande aux pays d'accueil de suspendre la reconduction à la frontière des réfugiés centrafricains

Des réfugiés centrafricains qui ont fui les violences dans leur pays, dans un camp situé dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC).
UNHCR/F. Lejeune-Kaba
Des réfugiés centrafricains qui ont fui les violences dans leur pays, dans un camp situé dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC).

Le HCR demande aux pays d'accueil de suspendre la reconduction à la frontière des réfugiés centrafricains

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) réitère aux gouvernements concernés sa recommandation de suspendre les retours forcés de réfugiés vers la République centrafricaine, compte-tenu de la situation instable et dangereuse dans ce pays.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a réitéré mardi aux gouvernements concernés sa recommandation de suspendre les retours forcés de réfugiés vers la République centrafricaine, compte-tenu de la situation instable et dangereuse dans ce pays, marquée par de nombreuses violations des droits de l'homme et une détérioration rapide de la situation humanitaire.

Dans un document présentant sa position sur la question, l'agence explique qu'une population importante fuyant la République centrafricaine pourrait répondre aux critères pour l'obtention du statut de réfugié, tel que le définit la Convention de l'Organisation de l'unité africaine et la Convention de 1951.

La situation en République centrafricaine s'est aggravée en décembre 2012, lorsque les forces rebelles de la Séléka ont lancé une série d'attaques depuis le nord, qui les a menées jusqu'à la capitale Bangui, où elles ont pris le pouvoir le 24 mars. À l'issue de cette offensive, des assassinats ciblés, des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que des actes de torture et des cas de recrutement forcé d'enfants, ont été signalés à maintes reprises.

« Les viols, disparitions, enlèvements ainsi que l'extorsion et les pillages à Bangui ou dans d'autres parties du pays sont également évoqués. L'accès humanitaire aux populations touchées demeure très limité », a expliqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

« La violence de ces derniers mois a déplacé près de 173.000 personnes à l'intérieur de la République centrafricaine, tandis que près de 50.000 réfugiés sont dénombrés dans les pays voisins, en République démocratique du Congo (37.000), au Tchad (5.000) et au Cameroun (2.000) », a-t-il ajouté.

Face à une telle situation, le HCR recommande que les principes prévalant en matière de droit d'asile et de normes humanitaires soient garantis jusqu'au rétablissement de conditions de sécurité acceptables en République centrafricaine.

Dans un souci de préserver la dimension civile de l'asile, l'agence onusienne encourage les États à la plus grande prudence pour identifier les combattants et les séparer des populations réfugiées.

« L'exclusion du statut de réfugié pourrait être envisagée pour certains individus, autres que les combattants, par exemple ceux suspectés de s'être livrés à des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité en République centrafricaine », a ajouté M. Edwards.