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HCR : Plus de 30.000 réfugiés et migrants sont déjà arrivés au Yémen cette année, souvent dans des conditions difficiles

Des réfugiés somaliens se reposent sur une plage au Yémen après avoir franchi le golfe d'Aden.
UNHCR/R. Nuri
Des réfugiés somaliens se reposent sur une plage au Yémen après avoir franchi le golfe d'Aden.

HCR : Plus de 30.000 réfugiés et migrants sont déjà arrivés au Yémen cette année, souvent dans des conditions difficiles

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que 30.000 réfugiés et migrants ont déjà été enregistrés cette année lors de leur arrivée au Yémen. La plupart sont des ressortissants éthiopiens, les autres sont originaires de Somalie et quelques uns viennent d'autres pays africains.

« Au total, et depuis 2006, lorsque le HCR avait commencé à recueillir des statistiques, près d'un demi-million de personnes sont arrivées au Yémen après la traversée périlleuse en bateau depuis la corne de l'Afrique », a expliqué le porte-parole du HCR Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève

« Les arrivées de réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants enregistrés au Yémen augmentent chaque année depuis six ans. L'an dernier, 107.500 personnes ont rejoint le Yémen depuis la corne de l'Afrique. Le nombre d'arrivées était de 33.634 à la même période en 2012 », a-t-il ajouté.

Les Somaliens arrivés au Yémen sont automatiquement reconnus en tant que réfugiés par les autorités, alors que le HCR procède à la détermination du statut de réfugié pour les ressortissants d'autres pays. Le Yémen est souvent utilisé comme point de transit par les Ethiopiens qui veulent rejoindre les Etats du Golfe et au-delà.

« Peu d'Ethiopiens décident de déposer une demande d'asile. De nombreuses informations font état de mauvais traitements, d'abus ou de tortures perpétrées contre les passagers qui font le voyage à bord de bateaux de passeurs », a déclaré M. Edwards.

Les conflits et l'instabilité au Yémen ont limité la capacité des autorités à lutter contre la traite des êtres humains, en particulier le long de la côte de la mer Rouge, où des passeurs yéménites attendent souvent pour y accueillir les nouveaux arrivants originaires de la corne de l'Afrique.

Toutefois, le gouvernement a commencé à jouer un rôle actif dans la détection des repères de passeurs et des actions ont été mises en œuvre. La semaine dernière, dans le gouvernorat de Hajjah près de la frontière saoudienne, les autorités yéménites ont pris d'assaut plusieurs maisons gérées par des passeurs et ont libéré plus de 500 migrants éthiopiens, dont des femmes et des enfants.

Beaucoup d'Africains libérés ont montré des signes de torture et de mauvais traitements. Bien que les autorités aient mené des raids similaires depuis 2012, l'extorsion, l'exploitation, la violence et les abus sexuels perpétrés contre des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants sont en augmentation dans la région.

« La plupart des nouveaux arrivants sont kidnappés ou abandonnés le long de la côte. Ils rejoignent, généralement à pied, le district de Haradh dans le nord où ils réalisent qu'ils ne pourront pas continuer leur chemin vers l'Arabie saoudite. Beaucoup souffrent de la faim et de la vie en plein air sans abri », a expliqué le porte-parole de l'agence onusienne.

Le Yémen est un centre de transit historique pour les migrants et se distingue dans la région pour son hospitalité envers les réfugiés. Le pays accueille plus de 242.000 réfugiés, dont 231.064 sont d'origine somalienne.