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Myanmar : urgence pour les déplacés de Rakhine à l'approche de la saison des moussons, selon le HCR

Fuyant les violences interconfessionelles au Myanmar, un nombre croissant de personnes risquent leurs vies sur des embarcations de fortune dans le Golfe du Bengale.
HCR/Myanmar
Fuyant les violences interconfessionelles au Myanmar, un nombre croissant de personnes risquent leurs vies sur des embarcations de fortune dans le Golfe du Bengale.

Myanmar : urgence pour les déplacés de Rakhine à l'approche de la saison des moussons, selon le HCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi à une action urgente et un soutien financier accru pour améliorer les conditions des personnes déplacées dans l'État de Rakhine au Myanmar et éviter une catastrophe humanitaire, à quelques semaines de la saison des pluies.

« Le HCR est vivement préoccupé par les risques qui pèsent sur plus de 60.000 personnes déplacées qui vivent dans des zones inondables et sous des abris de fortune », a indiqué un porte-parole de l'agence onusienne lors d'un point de presse donné à Genève.

Chaque année, entre mai et septembre, la mousson s'abat sur l'État de Rakhine, où plus de 115.000 personnes sont toujours déracinées, depuis le début des violences intercommunautaires l'an dernier. Les sites les plus exposés sont Sittwe, Pauktaw et Myebon, où des personnes déplacées vivent long du littoral et sont vulnérables aux raz-de-marée. Certaines campent dans des rizières ou des zones de faible altitude, qui seront inondées dès le début de la saison des pluies.

Les inondations risquent d'aggraver les conditions déjà fragiles en ce qui concerne les abris et l'assainissement, ainsi qu'augmenter le risque de maladies transmises par l'eau. Plusieurs milliers de personnes vivent toujours dans des tentes ou dans des abris de fortune faits de bâche goudronnée, de sacs de riz et d'herbe qui ne résisteront pas à des pluies, même modérées.

Le HCR et ses partenaires ont exhorté le gouvernement du Myanmar à répondre en priorité aux besoins de logement. Des terrains doivent être identifiés rapidement et les problèmes liés aux installations d'assainissement et de réseaux d'eau potable convenablement pris en charge.

« Le HCR se félicite des progrès déjà réalisés dans l'identification de terrains adaptés à l'accueil temporaire de groupes de déplacés », a déclaré le porte-parole. À la demande du gouvernement, le HCR s'est engagé à construire des abris pour environ 24.000 personnes déplacées à Myebon et Pauktaw. Les autorités fourniront un logement à celles se trouvant dans les zones rurales de Sittwe.

Depuis juin 2012, près de 27.800 personnes, la plupart originaires de Rakhine, ont fui le Myanmar sur des embarcations dans le golfe du Bengale. Des centaines se seraient noyées en haute mer, les survivants ayant rejoint la Thaïlande, la Malaisie ou encore l'Indonésie.

Les autorités du Myanmar ont réaffirmé leur engagement à œuvrer à des solutions de long terme. Le HCR a de son côté appelé les pays de la région à maintenir leurs frontières ouvertes et à offrir aux réfugiés une assistance et une protection jusqu'à ce que des solutions durables soient trouvées.

Le HCR a révisé à la hausse ses exigences financières globales en mars 2013 pour répondre à la situation humanitaire au Myanmar, qui sont désormais de 80,6 millions de dollars, dont 71,4 millions sont destinés à financer les opérations à l'intérieur même du pays. Environ 9,2 millions de dollars seraient consacrées au financement des activités en Thaïlande. À la mi-avril, le HCR avait à peine reçu 14% du montant global.