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Une pénurie de fonds menace l'aide humanitaire pour 400.000 Syriens réfugiés au Liban, prévient le HCR

Des réfugiés syriens dans la Vallée de la Bekaa, au Liban.
HCR/S. Malkawi
Des réfugiés syriens dans la Vallée de la Bekaa, au Liban.

Une pénurie de fonds menace l'aide humanitaire pour 400.000 Syriens réfugiés au Liban, prévient le HCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses organisations partenaires du système des Nations Unies au Liban ont prévenu mercredi que les programmes d'aide essentielle et d'assistance humanitaire pour les réfugiés syriens dans ce pays sont de plus en plus limités en raison d'une pénurie de fonds.

« Les programmes sont en place, le personnel est prêt mais les fonds font défaut », a reconnu la représentante du HCR au Liban, Ninette Kelly, en ajoutant que celui-ci et ses partenaires avaient été contraints de donner la priorité à certains programmes plutôt qu'à d'autres.

« Avec un tel manque de financement, des programmes vitaux comme l'aide alimentaire, la distribution d'eau potable, la scolarisation des enfants, les soins de santé et la fourniture d'un abri aux réfugiés nouvellement arrivés sont tout simplement impossibles », a-t-elle souligné.

Plus de 400.000 Syriens se trouvent au Liban, un pays qui compte une population de plus de quatre millions de personnes. Et l'afflux se poursuit avec environ 3.000 personnes enregistrées chaque jour. Selon le tout dernier appel de fonds lancé par les agences onusiennes, la population réfugiée au Liban sera de 300.000 à la mi-juin. Seulement un tiers de l'appel de fonds a été financé à ce jour.

« Dans un mois, avec les fonds actuellement disponibles, les réfugiés syriens au Liban ne recevront plus d'aide alimentaire », a prévenu de son côté le chef des opérations du Programme alimentaire mondial au Liban, Etienne Labande.

« Je suis extrêmement préoccupé par le fait qu'en l'absence de nouvelles contributions, nous allons observer des tensions accrues et un nouveau déplacement dans un environnement déjà tendu », a ajouté M. Labande.

Le nombre des réfugiés syriens dans l'incapacité de payer leur loyer mensuel augmente et davantage de familles se retrouvent menacées d'expulsion. Les agences ont déjà étanchéifié 700 logements et réhabilité plus de 100 centres d'hébergement collectif.

Le risque de surpopulation dans les locaux existants est bien réel et facteur des tensions croissantes avec les communautés hôtes. Le manque de services de base et d'aide vis-à-vis des réfugiés et communautés hôtes est un autre problème.

« Les soins de santé représentent une part significative du budget. La prise en charge à 85% des soins de santé secondaires sera réduite. Actuellement plus de 11.000 réfugiés bénéficient d'une aide pour les soins de santé primaires sur une base mensuelle et 3.000 autres en reçoivent une pour des soins de santé secondaires », affirment les agences dans un communiqué de presse.

Selon l'ONU, les risques de diarrhée, d'hépatite A et d'affections cutanées augmenterait sans investissement pour améliorer les programmes de distribution d'eau et d'installations d'assainissement. « Avec l'été qui approche à grands pas, il est essentiel de recevoir des fonds pour débuter le travail sur ces projets dans le mois qui vient ».