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Un expert de l'ONU demande à l'Indonésie de mettre fin aux exécutions

Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Un expert de l'ONU demande à l'Indonésie de mettre fin aux exécutions

Suite à la première exécution en Indonésie depuis novembre 2008, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a exhorté jeudi le gouvernement de ce pays à limiter les recours à la peine de mort, conformément à ses obligations internationales.

« Je regrette profondément l'exécution d'Adami Wilson, qui a eu lieu en dépit des appels d'experts des droits de l'homme de l'ONU et d'organisations de la société civile à ne pas recourir à la peine de mort pour des crimes liés au trafic de stupéfiants », a déclaré M. Heyns dans un communiqué de presse.

D'après le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH), M. Wilson aurait été fusillé dans la capitale Djakarta, le 14 mars.

Après cette exécution, le Procureur général de l'Indonésie a annoncé que 20 autres personnes condamnées à mort seraient exécutées au cours de l'année. Près de 130 personnes seraient actuellement incarcérées dans les « couloirs de la mort » des prisons indonésiennes et la majorité d'entre elles ont été condamnées pour des crimes liés aux stupéfiants.

« Une telle pratique est inacceptable », a souligné M. Heyns. « Selon le droit international, la peine de mort est un châtiment extrême, applicable seulement pour les crimes les plus graves, c'est-à-dire les meurtres avec préméditation, et ce uniquement à l'issue d'un procès équitable ».

Le Rapporteur spécial a réitéré que « toute exécution contraire aux obligations internationales relatives aux droits de l'homme équivaut à une exécution arbitraire et est donc illégale ».

M. Heyns a rappelé que, par le passé, l'Indonésie avait voté contre trois résolutions consécutives de l'Assemblé générale de l'ONU pour un moratoire sur les peines de mort. Cependant, en novembre 2012, le pays s'était abstenu en expliquant qu'un débat public sur le sujet avait lieu dans le pays.

« Ce fut une décision encourageante et prometteuse », a affirmé M. Heyns en exprimant son espoir que l'Indonésie continue de débattre de la peine de mort et envisage un moratoire sur son application.