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Le Conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide s'alarme des violences au Myanmar

Adama Dieng, le  Conseiller spécial pour la prévention du génocide.ONU Photo/Rick Bajornas
Adama Dieng, le Conseiller spécial pour la prévention du génocide.ONU Photo/Rick Bajornas

Le Conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide s'alarme des violences au Myanmar

Le Conseiller spécial sur la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé lundi sa profonde préoccupation devant les informations faisant état de violences de plus en plus marquées entre musulmans et bouddhistes au Myanmar.

« Les incidents qui se sont produits récemment à Meikhtila, au centre du Myanmar, soulève des préoccupations quant aux violences interconfessionnelles qui touchent désormais d'autres parties du pays », a déclaré M. Dieng.

« Dans le contexte des affrontements qui se sont produits l'an dernier entre bouddhistes et musulmans Rohingya dans l'état de Rakhine, il existe un risque considérable d'escalade de la violence si des mesures ne sont pas mises en place. Et ces mesures ne doivent pas seulement répondre aux conséquences immédiates des violences actuelles, elles doivent aussi tenir compte des causes profondes de ce problème. Échouer à cet égard ne pourrait qu'avoir de graves conséquences que la communauté internationale s'est solennellement engagée à prévenir. »

« Le gouvernement du Myanmar doit clairement démontrer qu'il a l'intention sérieuse de tenir pour responsables les auteurs d'actes de violences passés et présents, indépendamment de leurs affiliations religieuse ou ethnique. Il doit également prendre des mesures pour protéger les populations vulnérables », a plaidé M. Dieng.

La responsabilité première de protéger incombant à l'Etat, le Conseiller spécial demande donc au gouvernement du Myanmar de remédier à cette situation de toute urgence et d'élaborer une stratégie nationale qui respecte les normes internationales relatives aux droits de l'homme et favorise la réconciliation et la tolérance entre communautés bouddhiste et musulmane dans le pays.

« Je demande à tous les chefs religieux et de communautés de promouvoir une culture de respect de la diversité et de la coexistence pacifique qui est fondamentale dans une société multiethnique et confessionnelle comme celle du Myanmar », a déclaré M. Dieng.

Ce pays, a-t-il rappelé, a surpris récemment la communauté internationale grâce à sa récente transformation démocratique. « Le Myanmar doit maintenant démontrer que la règle de droit prévaudra et que tous ceux qui vivent dans ses frontières sont et seront protégés contre la violence et la discrimination, en particulier celles perpétrées sur la base de la religion ou l'appartenance ethnique. »