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La Commission de la condition de la femme de l'ONU s'achève par l'adoption d'une déclaration pionnière

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
ONU-Femmes/Eskinder Debebe
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

La Commission de la condition de la femme de l'ONU s'achève par l'adoption d'une déclaration pionnière

Des responsables de l'ONU ont salué l'adoption, vendredi dans la soirée, d'un accord, par plus de 130 États Membres siégeant à la Commission de la condition de la femme, sur « l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles », exhortant les gouvernements à traduire en actes concrets les engagements pris en vertu de ce document.

« La violence contre les femmes est une violation abominable des droits de l'homme, une menace mondiale, un danger pour la santé publique et un outrage moral », a affirmé le Secrétaire général Ban Ki-moon dans une déclaration transmise par son porte-parole après l'adoption de ce texte sans précédent.

« Il espère que tous les partenaires qui se sont réunis à cette session historique et les autres dans le monde, traduiront maintenant cet accord en actes concrets pour prévenir et mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles. Le système des Nations Unies est pleinement engagé à diriger cet effort mondial. »

Des milliers de représentants de gouvernements, d'organisations intergouvernementales, de la société civile, du secteur privé et de partenaires des Nations Unies, ont participé à la rédaction de ces « conclusions concertées » de plus de 17 pages. Fruit d'intenses négociations au cours de ces deux dernières semaines, le texte fait de l'élimination de la violence contre les femmes une grande priorité du programme de développement post-2015 et exhorte les États Membres à intensifier leurs efforts en termes de prévention et de réaction.

La déclaration condamne fermement toute forme de violence à l'encontre des femmes et des filles et exhorte les États Membres à faire de même. Elle les exhorte aussi à s'abstenir d'invoquer les coutumes, la tradition ou des considérations religieuses pour échapper à leurs obligations telles qu'elles sont définies dans la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'encontre des femmes adoptée en 1993.

Le texte adopté se concentre aussi sur la prévention, notamment par le biais de l'éducation et de la sensibilisation, et sur la lutte contre les inégalités politiques, économiques et sociales. Il souligne ainsi l'importance des services multisectoriels pour les victimes de la violence, afin de leur garantir un véritable accès à la justice, des lieux d'hébergement et des services de santé. Il attire également l'attention sur la nécessité de protéger les droits de la santé sexuelle et reproductive.

Le texte demande par ailleurs aux États Membres de lutter plus fermement contre l'impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs des crimes à l'égard des femmes. A cette fin, il souligne l'importance de la collecte de données en vue de formuler des réponses pus efficaces à cette violence.

« Notre espoir, c'est que l'égalité entre les sexes devienne une réalité au 21ème siècle », a déclaré la Directrice exécutive d'ONU-Femmes, Michèle Bachelet, en se félicitant de constater « un véritable mouvement mondial en faveur de l'émancipation et du respect des droits des femmes ». « Ne relâchez pas vos efforts, car les espoirs de millions de femmes et de filles reposent sur vous ! », a-t-elle lancé.