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La Haut Commissaire aux droits de l'homme salue le début du procès pour génocide au Guatemala

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.
ONU/Jean-Marc Ferré
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.

La Haut Commissaire aux droits de l'homme salue le début du procès pour génocide au Guatemala

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est félicitée lundi du procès sans précédent de l'ancien chef d'État et de l'ancien chef des renseignements du Guatemala, qui devrait débuter le 19 mars. Elle a exhorté les autorités à « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les juges, procureurs, avocats et autres personnes impliquées soient protégées contre les actes d'intimidation et les représailles. »

Le procès de l'ancien chef d'État guatémaltèque Efraín Ríos Montt et de l'ancien chef des renseignements José Mauricio Rodríguez Sánchez pour génocide et crimes contre l'humanité doit débuter mardi, après le rejet par la Cour constitutionnelle d'une requête déposée par les avocats chargés de défendre Ríos Montt, sur la base de la loi d'amnistie de 1986.

« Je me félicite du début de ce procès historique. J'espère qu'il sera le signal de l'avènement d'une justice si longtemps attendue par les milliers de victimes des graves violations des droits de l'homme et des crimes contre l'humanité commis au cours des 36 années de conflit meurtrier au Guatemala », déclare Mme Pillay dans un communiqué de presse.

« Je salue également la décision prise par la Cour constitutionnelle, le génocide et les crimes contre l'humanité ne devraient jamais être couverts par des amnisties. Avec les crimes de guerre, il s'agit des crimes les plus graves que connaisse l'humanité », a-t-elle ajouté.

« C'est la première fois dans le monde qu'un ancien chef d'État est jugé pour génocide par un tribunal national », précise-t-elle. « Jusque tout récemment, personne ne pensait qu'un tel procès pourrait avoir lieu au Guatemala. Le fait que cela se produise 30 ans après que les crimes reprochés aient été commis, devrait être un signe encourageant pour les victimes de violations des droits de l'homme partout dans le monde. »

La Haut Commissaire rappelle aussi aux autorités la responsabilité qui leur incombe de garantir un procès équitable et indépendant.

« Le principe de l'indépendance du judiciaire suppose que les juges soient protégés d'influences indues, d'incitations financières, de menaces ou d'interférences, afin de garantir le bon fonctionnement de la justice, dans une impartialité et une transparence totales et au terme d'une procédure équitable », souligne Mme Pillay.

La vague récente d'actes d'intimidation et d'attaques contre des journalistes, des membres du personnel judiciaire et des défenseurs des droits de l'homme, et notamment le meurtre en février d'un avocat travaillant sur des affaires de corruption, montre selon la Haut Commissaire, la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer que les juges, les procureurs, les avocats et autres personnes impliquées puissent exercer leurs fonctions, sans craindre pour leur vie, leur intégrité, leur sécurité, ou celles de leurs familles.

« La protection de toutes les personnes impliquées dans cette affaire cruciale est essentielle pour que l'état de droit soit respecté et que la vérité et la justice prévalent au Guatemala », conclut Mme Pillay.